Fabriquer votre première pipe - comment je l'ai vécu

par Walter L. De Visser senior

traduction de monsieur X photos de David Enrique

18/11/10

Il y a quelques années, j'avais contacté un pipier ami, pour lui demander s'il serait possible la partie de son ancien site, qui traitait de la création et de la fabrication d'une pipe. Il m'avait répondu, très gentiment, qu'il n'aimait autant pas : lorsque cette partie de son site était accessible par tous, elle était très visitée, et il perdait beaucoup de temps à répondre aux nombreux mails de ses visiteurs. Il m'avait donc orienté vers ce texte. L'auteur est introuvable. Le temps a passé, et grâce à monsieur X, nous pouvons désormais y avoir accès.

Qu'il soit bien clair que ce texte n'est qu'une méthode, pas LA méthode. Elle est là pour servir de base à quelqu'un qui débute. Des pipiers ne travailleront pas forcément de cette façon.

Fabriquer une pipe peut se révéler à la fois une expérience satisfaisante, gratifiante, et un projet décevant, en fonction de ce que vous souhaitez faire de la pipe une fois terminée. Presque n'importe quelle pipe faite à la maison peut être fumée avec grand plaisir. Nous espérons seulement que le produit fini correspondra à l'idée que nous nous faisons d'un projet réussi.

L'outillage du commerce

Parlons d'abord de l'équipement nécessaire pour l'atelier ou la pièce de travail. Une des plus importantes machines pour faire des pipes est le Dremel (ou un équivalent), une machine rotative et une petite collection d'outils et d'accessoires. Vous pouvez utiliser le Dremel ou, comme je pourrais l'appeler, l'outil rotatif, tel que livré d'usine ou alors vous pouvez lui adjoindre un flexible, moyennant un petit supplément, et vous libérer ainsi du problème de devoir tenir la machine elle-même. Mon Dremel est suspendu au dessus de mon établi et j'utilise le flexible. Il est plus petit, convient mieux à ma main et offre un meilleur contrôle des outils et des tambour à poncer. Les outils, tambours à poncer et accessoires de polissage seront les plus utilisés, les tambours étant les plus importants. Les grains moyen et fin avec les tambours de grandeur 5/16 et ½ pouce font l'affaire dans la plupart des cas.

Ensuite, l'outil que vous utiliserez le plus, du moins si vous faites comme moi, c'est la ponceuse à bande de 1 pouce avec un petit disque à poncer à un bout. La mienne est une Dremel, mais il y en a d'autres qui font la même chose. Elle a une bande de 30 pouces facile à changer, et les bandes ne sont pas chères. Je les trouve au marché aux puces pour environ 1 dollar la pièce, mais on les trouve dans la plupart des quincailleries et même chez Bal-Mary. Les prix vont alors jusqu'à 4 dollars si on les achète là. Dans tous les cas, vous pouvez faire durer ces bandes. Prenez un grain un peu grossier de 150 ou même de 100. Les grains fins vont très bien, mais ils ont une espérance de vie plus courte que les plus grossiers. Je les utilise pour enlever de grandes quantités de bois rapidement et faire le gros de la pipe. J'utilise le disque pour dresser les faces et aussi parfois pour enlever du matériau rapidement. J'ai un aspirateur d'atelier que je raccorde à un système de tuyaux en PVC, ce qui me permet de connecter la ponceuse à l'aspirateur pour récolter une bonne partie de la poussière qu'il y a dans l'atelier, mais que je ne veux pas voir m'arriver au visage.

Une perceuse à colonne est vraiment nécessaire pour percer le passage de fumée et le fourneau. Je l'utilise aussi pour faire la face de la tige et pour percer la mortaise. En fait, je m'en sers aussi pour finir le bout du tenon du tuyau. Un bon outil à avoir avec la perceuse à colonne est un étau de perçage. J'ai fait de nombreuses pipes sans lui, mais il facilite la tenue de la tête lors du perçage des trous. Pratiquement, vous pouvez faire le tenon sans la perceuse, mais le résultat en est ou bien du travail très minutieux avec du papier de verre ou un tenon mal ajusté. J'ai fait les deux, et le résultat avec la perceuse est de loin la meilleure méthode. Si vous n'avez pas de perceuse, un support de perçage peut être fabriqué comme indiqué dans le livre de STEMCO-PIMO, bien que je n'aie pas essayé de cette manière. Si vous avez un tour d'ajusteur, vous pourriez vous passer de la perceuse, mais c'est une voie coûteuse si vous n'êtes pas sûr d'aimer ce hobby.

Lors de l'achat d'une perceuse à colonne pour les pipes, pour autant que vous n'en ayez pas déjà une en attente d'utilisation, assurez-vous que la course sur la colonne est d'au moins plusieurs pouces. J'en avais acheté une petite qui ne permettait pas l'utilisation de forets normaux et d'avoir la course dont j'ai besoin pour des têtes normales. La table est trop proche du mandrin, et utiliser l'embase ne pose pas de problème, sauf qu'elle est trop éloignée et qu'il faut utiliser des cales. Aussi, pensez-y avant d'acheter une nouvelle perceuse.

Vous n'aurez besoin que de quelques forets. J'utilise un 3/16 pour le passage de fumée et une mèche-cuillère de ¾ que j'ai modifié pour le fourneau. Vous pouvez aussi acheter chez STEMCO-PIMO un kit de trois pièces pour fourneau. Une bonne idée si vous n'êtes pas au moins un mécanicien-outilleur amateur. En outre, leurs outils pour les tenons et mortaises sont parfaits. Le coût de l'outil à tenons est un peu élevé, 6 dollars, mais il économise réellement du temps et des frustrations. L'outil à mortaise est obligatoire. Il perce la mortaise et dresse la face de la tige pour que le tuyau soit bien d'équerre avec elle. J'ai fait nombre de pipes sans cet outil, et j'ai toujours trouvé qu'il y avait un jour entre le tuyau et la tige. Peu importe mes efforts pour la faire d'équerre, ça semblait toujours mal fait. Ce n'est qu'après avoir acheté cet outil que j'ai obtenu la perfection. Il vaut vraiment son prix.

Bien, passons maintenant aux scies. Si vous avez un atelier à bois bien équipé, vous devriez avoir toutes les scies nécessaires. Pendant longtemps, j'ai travaillé avec une bonne scie à chantourner, et vous le pouvez aussi. J'ai acheté depuis une scie à ruban à trois roues qui va nettement mieux. Si vous avez une scie à chantourner à disposition, elle fera du bon boulot. Assurez-vous que vous avez plutôt des lames à denture grossière, car vous devrez couper à travers plusieurs pouces de bruyère, et c'est assez de travail sans encore vouloir essayer de le faire avec des lames à denture fine. Vous pouvez tout faire sans scie si une grande quantité de poussière de ponçage ne vous dérange pas. D'un autre côté, vous pourriez utiliser une scie égoïne, une scie à onglets, une scie à découper ou même une scie circulaire. La scie à ruban est de loin le meilleur choix. Si vous en avez une, vous êtes équipé, sinon, essayez une des autres, mais soyez prudents. Des doigts en moins font qu'il serait difficile de tenir une tête de pipe pour la poncer, à l'avenir.

Un autre outil bon marché mais très utile est un kit de polissage. Il y a des tourets à meuler sur le marché qui peuvent être équipés de disques à polir, et il y a des polisseuses à courroie à double extrémité qui vont très bien aussi. J'utilise un simple moteur de récupération équipé d'un adaptateur monté sur l'arbre. Cet adaptateur est de 1 pouce, et il a un filetage. J'y place un disque à polir et je serre l'écrou. Il me convient bien, parce qu'il n'y a pas de cadre en métal au dessus de lui pour interférer avec mes travaux de polissage et passage au tripoli.

Vous aurez besoin d'au moins un disque de coton cousu pour passer le brun de tripoli et peut-être d'autres si vous décidez d'utiliser d'autres produits de polissage. Il vous faudra aussi un autre disque, en flanelle, plus grand, non cousu, pour appliquer la cire. Ils existent en épaisseurs de 20 couches environ, et vous passer la cire et faites la finition avec celui-ci. Il est bien d'avoir un dernier disque que vous n'utilisez que pour le lustre final. Je n'en utilise pas, mais cela donne un peu plus de brillance à votre cher projet.

Tous ces disques sont en vente chez STEMCO-PIMO pour environ 4 ou 5 dollars la pièce. Le tripoli et la cire se trouvent aussi chez eux. Le brun de tripoli et la cire de carnauba se vendent par 2 onces à environ 3,50 dollars pour la cire, et 1,5 once et 2 dollars pour le tripoli. Si vous avez plusieurs moteurs, vous pouvez faire un montage pour chaque type de disque. Cependant, un seul moteur fera très bien l'affaire. Prenez un moteur de 1750 tours/min environ.

J'ai aussi une mini ponceuse qui s'est avérée très utile. Elle aide bien pour le ponçage final, mais poncer à la main va très bien aussi. Je l'ai achetée à cause d'un problème que j'ai au coude. Le problème avec elle est qu'elle vibre, et que c'est dérangeant. Je l'utilise comme une aide lors du processus de mise en forme, car elle se faufile sans effort. Pas indispensable, mais quelque-chose pour plus tard.

Les autres fournitures dont vous aurez besoin sont du papier de verre, des chiffons, des pinceaux et quelques autres choses. Le papier de verre que j'utilise est très commun. J'en achète une grande partie aux puces, mais quelques paquets provenant de la quincaillerie iront très bien. Je me sers de 150 pour le gros travail et le formage. De 220 pour commencer mes finitions et enlever les griffures du 150. Le 400 est mon dernier grain, à moins que je n'aie du 600, utilisé si le travail est super. Je ne pense pas que le 600 fasse grand-chose de plus, mais il fait que je me sens mieux. Je finis souvent avec de la laine d'acier artificielle de 0000. Ce truc est en plastique, mais il donne un bon fini avant teinture.

Des teintures à l'alcool sont en vente chez STEMCO-PIMO, et j'ai toutes les teintes disponibles. L'acajou brun est en réalité assez rouge, et le rouge cerise est brun. Les couleurs dépendent de combien vous en appliquez. Je suis allé à la droguerie du coin et je me suis procuré quelques-uns de ces flacons bruns pour les médicaments pour quelques cents la pièce. Ils résistent à l'alcool, et vous n'avez besoin que de 2 onces d'alcool par teinte. J'utilise de l'alcool à brûler, qui est dénaturé et bon marché. On l'utilise aussi comme carburant dans les réchauds de marine. J'ai aussi une bouteille d'alcool sur l'établi pour vérifier le grain d'un bloc de bruyère, et je m'en sers pour essuyer mon travail de temps en temps sur la tête de pipe, aussi bien que mes mains avant de commencer les derniers opérations de ponçage. C'est ça ou vous portez des gants pour éviter que le gras de vos doigts ne soit en contact avec la bruyère. Juste un peu de ce gras, et vous aurez une tache sans teinture.

Je garde quelques chiffons à portée de main pour essuyer mon projet. Je teinte aussi en utilisant des chiffons, bien que d'autres se servent de pinceaux. Un doigt teinté pour un jour ne me dérange pas, et même ceci peut être éliminé avec un peu d'alcool, juste après la teinture. Et tout ce qui reste est un poste de radio pour vous tenir compagnie, ou toute autre source de votre musique préférée, et quelques outils à dessin.

J'utilise un chablon à cercles et un jeu de pistolets pour m'aider à dessiner la pipe, ainsi qu'un compas rapporteur pour transférer les lignes. Une petite équerre est d'une grande aide pour dresser les faces de l'ébauchons avant le début des opérations. Je suggère que vous achetiez un masque ou quelque autre système de protection respiratoire. J'en utilise des jetables, et je déteste m'en servir. Je m'en sers pour faire le dégrossissage à la ponceuse et pendant le formage initial avec l'outil rotatif. Je dois avouer que je m'en débarrasse dès que le pire est passé.

Je pense que ceci couvre les besoins de l'atelier, et bien sûr, vous pouvez faire avec moins si vous avez beaucoup de temps et ne refusez pas de nombreuses heures de sculpture. Prenez votre café, votre thé ou votre brandy et, bien sûr votre pipe. C'est un chouette hobby, et vous ne devriez pas avoir de peine à faire une pipe correcte dont vous pourrez être fier.

La bruyère

On peut trouver la bruyère à de nombreux endroits. STEMCO-PIMO proposent de la bruyère dans leur catalogue, et vous pouvez également en avoir de la très belle chez Mark Tinsky. Elle est disponible en ébauchons de diverses tailles et en plateaux. Les ébauchons de STEMCO-PIMO sont convenables si vous ne prenez pas les plus petits. Certaines tailles sont de loin trop petites. Visez les moyennes et grandes tailles. Les plateaux sont beaux, mais souvenez-vous que les formes en sont bizarres.

Tous les plateaux sont disponibles en formes et en tailles trop compliquées à décrire. Le grain en est plus beau et les blocs plus grands, mais vous devez payer le prix pour le beau matériau. Je me fournis maintenant chez Mark Tinsky. Je lui en ai acheté un lot, et je lui demande de me choisir de jolis blocs d'environ 6 onces. Les plus grands vous laissent plus de choix pour positionner votre pipe dans le bloc, et si vous en achetez un vraiment grand, dans les 10 à 12 onces, vous pourrez même en tirer deux pipes. Mais ça marche rarement de cette manière, et mon conseil est de commander des blocs de 6 onces. De cette façon, il y a moins de gaspillage de votre argent durement gagné.

Il y a toujours des défauts dans la bruyère que vous achetez, et il n'y a aucun moyen de savoir si vous avez un défaut fatal dans la vôtre. Tout ce que vous pouvez faire et de prier et d'espérer qu'il ne va pas se manifester à la dernière minute. Mark a aussi de très beaux ébauchons dans les grandes tailles. J'ai fait de belles pipes avec ceux-là et peux aussi les recommander. Les plateaux coûtent environ 1,75 dollar l'once. Les ébauchons de 3 à 5 dollars la pièce. J'en ai posé quelques-uns sur mon établi et les ai seulement regardés pendant quelques heures pour voir dans lequel mettre une forme que je désirais. Parfois, je les range et essaie avec autre-chose.

La dernière fois que j'ai commandé de la bruyère, j'ai juste demandé 200 dollars de plateaux de 6 onces. La prochaine fois, je commanderai quatre ou cinq plateaux de 6 onces et les reste en ébauchons de bonne taille. Je donne trop de pipes et je n'en ai vendu que juste assez pour assurer mon approvisionnement. Si je dois les donner, je peux faire plus avec moins d'argent. J'essaie maintenant de ne faire que des pipes vendables, et si elles ne sont pas assez bien, alors je pourrais en donner une à un ami ou en rustiquer et les vendre moins cher. L'un des avantages d'avoir un débit de tabac qui permet de les mettre en vente.

Les tuyaux

Quelques mots à propos des tuyaux. Vous pouvez vous en procurer à de nombreux endroits, y compris STEMCO-PIMO. Les moins chers sont moulés. Je suggère que vous essayez ceux-ci pour votre première pipe. Plus tard, vous voudrez peut-être en faire un à partir de votre propre barre. Ils ne sont pas très chers, et je conseille d'en prendre au moins de quelques formes qui vous plaisent. Ils sont disponibles dans une gamme de tailles, aussi soyez bien sûrs de ce que vous commandez. Je trouve que les tailles de ½ et 5/8 de pouce conviennent à la plupart des pipes. Évidemment, si vous pouvez vous le permettre, prenez-en un peu d'autant que vous pensez en utiliser. Parfois vous faites une erreur et devez jeter un tuyau. Au moins, ils ne coûtent pas trop cher. Attendez d'avoir fait quelques pipes avant de vous lancer dans des versions plus exotiques. Il peut y avoir des défauts ou des bulles de moulage sur quelques-uns des tuyaux que vous achetez. Normalement, vous pouvez les faire disparaître et les utiliser. Si vous aimez le type freehand, prenez-en aussi quelques-uns. Avec ceux-ci, vous n'aurez pas besoin de faire le joli joint entre tige et tuyau. Ne laissez pas ce dernier point vous empêcher d'acheter les autres, cependant, parce que ce travail n'est pas si difficile que ça.

Le dessin

La première chose que vous avez à faire est de décider ce que vous voulez faire, puis de le dessiner sur le bloc désigné pour être la première victime. Avant d'en arriver là, vous pourriez vouloir dessiner et encore et encore, jusqu'à ce que vous ayez une bonne idée de ce que vous voulez faire. Je conseillerais une pipe droite, comme première. Les angles sont plus faciles à percer et vos chances de succès beaucoup plus grandes. Si vous avez acheté un kit pré-percé de Mark Tinsky ou d'une autre source, vous pouvez faire ce que vous voulez. Cependant, une pipe droite est plus facile.

Je pars du principe que vous travaillez sur du brut, et qu'après avoir décidé de la taille et de la forme, vous pouvez ou bien la dessiner sur un dossier suspendu et le découper avec une lame, ou bien le tracer sur votre bloc de bruyère. Pour rendre toute l'opération plus facile, commencez par prendre le bloc et essayez d'en rendre toutes les faces perpendiculaires. Ceci peut ne pas être possible, alors, tentez au moins de le faire pour la face de la pipe et le dessus du fourneau. Ceci parce que vous allez placer votre perçage d'après ces surfaces.

Maintenant que vous avez perpendicularisé votre bruyère du mieux que vous avez pu, prenez un chiffon et votre alcool à brûler et humectez la surface du bloc pour en faire ressortir le grain. Ceci aide bien pour trouver le meilleur endroit où dessiner la pipe. Utilisez le grain si vous le pouvez et si le bloc en a un de bonne qualité. Il se peut que vous n'ayez pas beaucoup de choix, et votre pipe en sortira aussi très bien. Maintenant, avec le chablon à cercles, le pistolet ou à main levée, vous pouvez tracer la pipe sur le bloc. Si vous l'avez dessinée sur le dossier suspendu, tracez-la simplement.

Pendant le traçage, placez une ligne à travers le fourneau et à travers la tige. Dessinez bien ces lignes jusqu'au bout. Là où les lignes se coupent se trouvera le centre bas du fourneau. Si vous utilisez une mèche-cuillère, utilisez-la pour dessiner le bas du fourneau, ainsi vous pourrez voir où arrivera le canal de fumée sur le côté du fourneau. En fonction de la forme de la mèche, vous devrez peut-être ajuster la profondeur du bol ou modifier la ligne le long de la tige pour être satisfait. N'oubliez pas que le foret du canal de fumée a un certain diamètre, et que vous devez prendre cei en compte en évaluant l'arrivée du trou dans le fourneau. Si vous utilisez un foret de 3/16, vérifiez l'espace disponible, parce que vous n'aurez pas une grande marge d'erreur en bas de la pipe.

Maintenant que vous avez tracé les formes de votre pipe sur la bruyère et que les axes sont au clair, vous passez à l'étape suivante. Celle-ci dépend de si vous utilisez ou non un étau pour tenir la bruyère lors du perçage. Si vous en utilisez un, vous n'avez pas besoin de cette opération, mais lisez tout de même, s'il vous plaît. A l'aide d'une équerre ou au moins de quelque-chose à 90° comme le bord de votre chablon à cercles, tracez une ligne perpendiculaire à l'axe du fourneau, en bas et en dehors de la forme de la pipe. Faites la même chose pour le canal de fumée. Vous pourrez ainsi régler le bloc sur la table de perçage et percer d'équerre.

Il n'y a parfois pas assez de place pour tracer ces lignes. Vous en avez vraiment besoin, à moins que vous n'utilisiez un étau pour tenir la pièce. Cette méthode permet de régler correctement le bloc sur la table de perçage. Avec un étau, vous pouvez de toute fa4on tenir le bloc fermement.

Maintenant, allez à la scie, et coupez les lignes 1a, 2a, 3 et 4. Laissez un peu de marge, que vous puissiez finir jusqu'à la ligne. Après avoir coupé le long des lignes, mettez le bloc au disque à poncer, et finissez jusqu'à la ligne, entre 2a et 2, et entre 1a et 1. Ces lignes ne doivent pas aller jusqu'à la marque, mais doivent être en dessous et être parallèles. Les lignes 3 et 4 doivent en être à moins de 3 mm.

Il est maintenant temps de tracer le trou du fourneau et celui du canal de fumée. En utilisant votre compas, reportez la distance de la surface N° 1 à l'axe du fourneau. Transférez cette ligne sur le dessus du bol sur la ligne N° 3. Ceci vous donne le centre du fourneau. Faites maintenant la même opération de la ligne N° 2 du passage de fumée et transférez-la sur la surface N° 4. Ceci devrait vous donner une ligne à la hauteur du centre du passage d'air. Il est possible que vous ne puissiez pas le faire aussi précisément que décrit à cause de la forme du bloc de bruyère. Dans ce cas, prenez un crayon et calez-le de sorte à pouvoir déplacer le bloc contre le crayon, le long de l'axe du passage de fumée. Tournez ensuite le bloc de 90° et tracez en travers du bout, sans bouger le crayon. Bien sûr, vous pouvez réaliser le fourneau de la même manière si nécessaire. Vous saisissez l'idée.

Prenez votre chablon à cercles, centrez-le sur le dessus dans la position où vous voulez votre fourneau. Le centre du chablon va coïncider avec le centre que vous avez juste tracé sur le dessus du bol. Vous pourrez déplacer le chablon pour éviter des défauts et rechercher la meilleure position. Assurez-vous qu'il n'y aura pas de défauts dans la tige, parce que le cercle que vous tracez sera aussi le centre du trou du passage de fumée. Tracez le cercle, ou vue du dessus, de votre bol et tracez-en l'axe sur le dessus dans une autre direction, en sorte que vous ayez une croix clairement tracée sur le dessus de votre bol, et un cercle tout autour, là où vous voulez que l'extérieur de votre bol se trouve. En utilisant une des méthodes mentionnées ci-dessus, reportez cet axe au bout du bloc pour avoir une croix à l'extrémité de la tige. Vous pouvez maintenant utilisez votre chablon à cercles pour en tracer un autour de cette croix, là où se situera la tige. Contrôlez. Ca devrait ressembler à ceci.

Ce dessin montre les vues de dessus, de côté et de bout. Les lignes peuvent être transférées en utilisant une des méthodes décrites ci-dessus. C'est tout ce qu'il y a à tracer. Sur une pipe courbe, la même méthode s'applique, mais ce sera un peu plus compliqué à cause des angles. N'oubliez pas de faire les lignes 1 et 2 perpendiculaires aux axes de votre passage de fumée et de votre fourneau, sans tenir compte de l'angle, et vous pourrez percer tout droit. Ce ne sera pas très plat en bas, mais ça vaut mieux que d'essayer de percer alors que le bloc bouge. Ceci à propos du passage de fumée. Une fois que vous aurez compris comment je l'ai fait, vous déciderez comment le faire. Je suis sûr qu'il y a d'autres façons. Maintenant, voyons un peu le perçage.

Le perçage du bloc

Vous êtes maintenant prêt à percer le bloc, si vous êtes toujours avec moi. Si vous n'avez pas d'étau, vous allez avoir besoin d'un moyen pour tenir votre bloc pendant le perçage. J'ai utilisé une paire de planches de 25 x 50 cm avec quelques trous percés dedans pour correspondre aux trous de la perceuse. Ensuite, avec quelques boulons, j'ai fixé légèrement la paire de planches à la table de la perceuse.

Je prends alors le bloc de bruyère et le positionne sur la table avec la marque du canal de fumée verticalement sous le mandrin. Votre foret pour le canal de fumée devrait être monté dans le mandrin. Abaissez la perceuse jusqu'à ce que le foret touche la bruyère au point précis du croisement des lignes. Maintenez la bruyère en place avec le foret abaissé et glissez une des planches contre un des côtés. Serrez les boulons. Contrôlez si le foret est toujours en contact avec le croisement des lignes, le bloc étant pressé contre la planche de 25 x 50. Bougez alors l'autre planche pour pincer le bloc entre les deux planches. Serrez aussi cette planche et re-contrôlez si le foret est toujours positionné juste.

Il faut alors régler la profondeur. Prenez une cale ou un petit bloc de bois qui a la même épaisseur que la distance entre la surface 1 et le point de rencontre entre les axes du fourneau et du passage de fumée. Ceci devrait être la même distance qu'entre la surface 1 et l'axe et l'axe du fourneau, dans le cas d'une pipe droite, mais peut être quelque peu différente pour une pipe courbe, parce que la surface 1 peut ne pas être parallèle avec l'axe du fourneau. Dans ce cas, mesurez pour savoir où les deux axes se croisent. Vous pourrez utiliser une cale, une règle ou, si votre perceuse à colonne a une bonne jauge de profondeur, en profiter. L'idée est de régler la profondeur en sorte du foret en sorte qu'il touche le point d'intersection des deux axes. Contrôlez-le plusieurs fois, parce que vous voulez que le trou soit pile-poil, et pas trop profond. Quelquefois, je peux juste tracer l'axe tout autour du bas du bloc (surface 2) et, avec le bloc dans l'étau de perçage, abaisser le foret jusqu'à la ligne ainsi tracée sur la surface 2, et régler la butée de profondeur. Essayez plusieurs fois pour être sûr que la butée est là où vous la voulez.

Remettez ensuite la bruyère en position sous le foret et, tout en tenant le bloc avec la main (il est aussi tenu par les planches), démarrez la perceuse. Elle devrait tourner à assez grande vitesse. Quelque-chose comme 2000 tours/minute devraient aller. Abaissez le mandrin et toucher l'intersection des lignes, Vérifiez que la marque est correcte et continuez à percer. Vous devrez remonter le foret plusieurs fois pour dégager les copeaux. S'il y a des copeaux qui adhèrent au foret, tapotez-le avec quelque-chose pour les faire tomber ou arrêtez la machine, et enlevez-les avant de continuer. Percez jusqu'en butée, ôtez les copeaux et percez encore une fois jusqu'en bas.

C'est le bon moment pour percer également la mortaise et faire la face de la tige. Si vous avez un des outils de STEMCO-PIMO, réglez-le pour une mortaise de 5/8, au moyen de la vis de réglage. Mettez la perceuse en petite vitesse et montez l'outil. Tenez la bruyère comme auparavant, et quand l'alignement avec le canal de fumée est bon, descendez la perceuse fermement. Quand la mortaise est faite, continuez contre en bas pour toucher les couteaux à dresser et finissez avec les côtés des couteaux à dresser bien entrés dans le bois. Vous devriez avoir une face bien perpendiculaire, et un bout lisse à votre tige pour correspondre avec le tuyau. Si tout s'est bien passé, donnez-vous une petite tape dans le dos et préparez-vous pour le fourneau.

Si vous n'avez pas cet outil, utilisez le foret de 5/16 pour percer un trou centré sur celui du canal de fumée déjà percé. Réglez vos butées de perceuse et faites une mortaise de 15 mm de profond, ou peut-être un poil de plus. Prenez ensuite une mèche-cuillère pour faire une surface bien d'équerre avec la tige. Vous pouvez utiliser n'importe quelle mèche plus grande en diamètre que la tige. L'outil à mortaiser mentionné plus haut ne convient qu'à des tiges de 5/8 de diamètre ou moins. Si vous avez une plus grosse tige, vous devrez de toute façon avoir recours à la méthode de la mèche-cuillère. Ce n'est pas aussi beau qu'avec l'outil, mais ça fonctionne. Vous devrez peut-être raccourcir la tige de la mèche de 25 à 35 mm, afin de pouvoir l'utiliser sans la plier en perçant.

Maintenant, enlevez tous les copeaux de la machine et replacez-y le bloc. Bougez-le d'avant en arrière jusqu'à ce que l'intersection des lignes soit sous le mandrin. Avec un petit foret, percez un trou de guidage au centre exact du croisement des lignes du fourneau, jusqu'à environ 18 mm du fond du trou. Allez-y au feeling. Prenez ensuite un plus gros foret et élargissez ensuite ce trou à 5/16 ou 3/8. En utilisant maintenant votre mèche-cuillère réglez-la avec une butée, comme vous l'avez fait pour le trou du canal de fumée. Réglez en sorte que qu'elle s'arrête quand vous serez près du fond du trou du fourneau. A petite vitesse, percez le fourneau jusqu'en butée. Si vous êtes attentif, vous devriez sentir la petite fracture lorsque le trou du fourneau rencontre le trou du canal de fumée. Il vaudrait mieux régler les butées trop haut et les baisser progressivement pour descendre la mèche. Lorsque vous percevez le canal de fumée, arrêtez et contrôlez votre travail. Allez-y pas-à-pas jusqu'à ce que le canal de fumée et le fond du bol soient comme vous les voulez. Donnez-vous une autre petite tape dans le dos. C'est un bon départ pour votre pipe. La pipe une fois percée, vous n'avez plus besoin des surfaces 1 et 2. Elles ont fait leur boulot. Commençons avec la tige.

Tournage du tuyau

C'est le bon moment pour tourner le tuyau. Attendre plus longtemps augmenterait le risque de fendre la tige. Maintenant, il y a assez de bois autour de la mortaise et ceci facilite les choses. Choisissez dans votre collection de tuyaux. Prenez-en un dont vous pensez qu'il sera assez long pour faire l'affaire et qui, droit ou courbe, vous conviendra. Vraisemblablement, vous allez utiliser un tuyau en ébonite pour votre première pipe. Si vous avez un kit, il sera déjà ajusté pour vous, bien que vous devrez encore le courber si nécessaire. Nous partirons de l'idée que vous commencez avec du matériau brut.

C'est ici que l'outil à tenon s'avère être une bonne chose. Si vous n'en avez pas, vous devrez ou bien le tourner sur un tour (si vous en avez un) ou, en utilisant votre ponceuse, arriver à faire tourner le tuyau dans vos mains et faire un tenon rond, d'équerre avec son épaulement et aligné avec le reste du tuyau. Pas facile, mais faisable. Le problème est qu'un peu trop, et le tenon ne tient pas. Pas assez, et la force que vous mettrez à le rentrer fendra la tige. Si vous devez procéder de la sorte, enduisez le tenon de cire, de cire d'abeille ou de paraffine lors des essais d'ajustage. La cire aide à lisser la surface rugueuse du tenon. Je le répète, c'est possible, mais je ne le recommande pas.

Avec l'outil, voici comment procéder: d'abord, avec un foret de 3 mm, percez un trou dans le tenon jusqu'à 30 mm de profondeur. Vous pouvez utiliser une perceuse ou une à colonne. Tenez le tuyau bien droit et passez-y le foret quelques fois. Montez ensuite l'outil dans le mandrin de la perceuse. Si c'est la première fois que vous l'utilisez, il faudra le régler pour faire un tenon de la bonne taille. Vous pouvez essayer un autre tuyau dans votre tête de pipe pour voir comment il s'adapte. S'il en est proche, montez le tenon de test sur la broche de l'outil et ajustez la vis de réglage pour juste toucher le tenon. Ceci vous donnera un point de départ. Autrement, réglez les vis jusqu'à ce que vous pensiez que le couteau est un peu plus grand que vous ne le voulez et serrez le tout.

Réglez la vitesse de votre perceuse à environ 2000 tours/minute. Prenez le tuyau percé et tenez-le fermement d'une main. Démarrez la perceuse. Poussez le tuyau sur la broche de l'outil jusqu'à ce qu'il commence à couper un peu. Voyez comment il va dans la mortaise. Ajustez un peu et répétez ceci jusqu'à ce que le tenon soit ajusté à la taille de la mortaise. Continuez alors et pressez le tuyau fermement sur l'outil jusqu'en butée et que ce dernier taille un épaulement sur le tuyau. Attention à ne pas laisser vos vêtements et vos doigts à portée de l'outil. La poussée doit être ferme et décidée. Si vous attendez et êtes indécis, il ne coupera pas aussi proprement.

Testez l'ajustage, mais n'allez pas au fond. S'il commence à coincer mais semble convenir, frottez un peu de cire et poussez-le ou vissez-le à fond. Il peut ne pas jouer jusqu'à l'épaulement, mais il devrait au moins vous monter qu'il est bien adapté. S'il est trop petit et trop lâche, vous devrez jeter un tuyau (pour autant qu'il ait vraiment trop de jeu). S'il est trop gros, réglez l'outil un minimum et refaites un passage. Une fois ajusté, l'outil à tenon fonctionnera bien à cette dimension pendant longtemps et ne nécessitera pas d'autre réglage, à moins que vous ne changiez de dimension de tenon.

Prenez maintenant votre Dremel et, à l'aide du tambour d'1/2 pouce ou d'un outil de coupe, ôtez l'arête de la mortaise. Le tenon a un léger rayon, là où le tenon et l'épaulement se joignent. Pour lui permettre de se loger, vous devez enlever l'arête de la mortaise. Une fois ceci fait, vous devriez pouvoir entre le tenon à fond dans la mortaise. Le tuyau et la tige devraient se joindre sans jeu et d'équerre. Vous ne devriez même pas être capable de voir un jour entre eux, si exposés à la lumière.

Si le tenon ne va pas au fond de la mortaise, le trou de celle-ci peut être trop court. Dans ce cas, vous devez raccourcir le tenon en le ponçant sur la ponceuse à bande. Faites-lui une pointe à un angle similaire à celle de votre foret. Ca devrait aller, maintenant. Sinon, contrôlez la profondeur de la mortaise. Si elle est trop courte, serrez un foret de 5/16 à l'étau, puis pressez et tournez le bloc sur le foret, un peu à la fois, pour approfondir la mortaise jusqu'à ce que le tenon lui corresponde. N'oubliez pas d'augmenter la profondeur de l'outil à mortaiser pour la prochaine pipe.

Félicitations, vous avez une pipe. Un peu grossière, mais fumable. Nous allons maintenant façonner le bloc.

Vous devriez maintenant avoir un bloc de bruyère avec un fourneau et un tuyau. C'est là que vous commencez avec un kit acheté. Un bloc avec des trous et un tuyau. Ce que nous allons faire ensuite dépend des outils que vous avez à votre disposition. Je vais comme si nous avions une scie à ruban bien qu'une scie à chantourner ferait aussi l'affaire, et vous pourriez vous servir d'outils à main. A la scie, vous devrez faire la première coupe. Faites-la le long de la ligne du bol et le long de la tige. Assurez-vous de rester bien en dehors des traits que vous avez dessinés pour définir votre pipe.

Découpez maintenant le tracé complet en laissant un peu de matière à poncer. Si vous allez trop près, vous aurez peut-être moins à enlever par ponçage, mais aussi moins d'espace pour tourner et poncer. Les choses sont trop proches et le résultat en est de possibles plats, à tout le moins pas très ronds. A la fin, vous devriez avoir une tête de pipe formée et large. Vous devez maintenant transférer la largeur de la tige sur la tête à l'aide des méthodes indiquées plus haut. Reportez depuis la face et faites attention de laisser assez d'espace pour poncer et arrondir. Assurez-vous que vos lignes correspondent avec le trou de la tige. Bien sûr, le tuyau ne sera pas monté, et ainsi vous pourrez voir où placer vos lignes. Tracez-les toutes jusqu'au bol. De retour à la scie, enlevez les côtés de la tige. Coupez jusqu'au bol puis vers l'extérieur. Vous avez maintenant un bloc et une tige carrée. On y arrive.

Certaines têtes ont la tige largement rattachée en bas, ou un tube droit fiché dans le côté, ou un large rayon sur le dessus de la tige, là où elle rejoint la tête, ou un petit rayon. Souvenez-vous de tout cela lorsque vous faites vos découpes. N'utilisez pas la scie sur toute pièce trop petite pour être travaillée avec cette machine. Ne faites que le dégrossissage avec la scie. Couper un coin pour enlever la plus grande partie latérale d'une tige, par exemple.

Passons à la ponceuse. Portez un masque pour cette opération, et utilisez votre aspirateur si vous en avez un. Commencez à façonner avec la bande ou le disque. Si vous utilisez le disque, vous pouvez tourner la tête de la pipe et former l'extérieur du fourneau. Le disque doit pooncer du haut vers le bas. L'idée est de faire du fourneau un cylindre. Allez ensuite à la bande et façonnez le bas du fourneau. Vous pouvez tourner le bas sur la bande pour en enlever de la matière. Arrondissez les angles de la tige. De manière générale, servez-vous de la bande pour façonner la pipe.

Ne faites pas attention aux puits de sable et aux plats, ou s'en approchant. Enlevez simplement de la matière et façonnez du mieux que vous pouvez avec la bande, laissant l'arrondissement et le façonnage finals pour la prochaine étape. Vous pouvez bien avancer avec la bande. Mais n'en enlevez pas trop. Il est plus facile d'en enlever un peu à la fois que de gémir à propos de ce qui a été ôté en trop... N'oubliez pas le dessus du fourneau et le reste de l'extrémité de la tige. Au moins, poncez assez pour arrondir la tige et l'amener à 1/16 ou 1/32 du diamètre du tuyau. En fait, montez le tuyau, ceci pourrait vous aider à obtenir la forme que vous voulez. Attention aux coups de ponceuse sur le tuyau, car ils sont difficiles à éliminer.

Finition du fourneau

Là, vous allez avoir besoin du Dremel. Utilisez le tambour de 13 mm et, après une courte pause, commencez à enlever les épaisseurs et à chercher la forme générale. Faites une rotation. Je tiens la tête dans ma main gauche et l'outil dans ma main droite. Je fais de petits mouvements tournants à basse vitesse de la machine, et j'adoucis et lisse la forme. Je m'approche petit à petit de la pipe. Une épaisseur ici, un peu plus d'arrondi là. Vous êtes réellement en train de sculpter avec un outil rotatif. Vous remarquerez qu'il y a des traces d'outil ou de ponçage sur la tête. C'est OK, mais ne les laissez pas vous échapper. Tout doux! Des marques profondes poseront problème, aussi prenez votre temps.

Après un certain temps, la tête entière aura de petites marques étroites tout partout, mais la pipe commencera à avoir l'air d'une pipe. Continuez. Vous devrez peut-être utiliser un tambour plus petit pour le rayon entre la tige et le fourneau. Continuez simplement jusqu'à ce que la forme finale soit proche de ce que vous voulez. Rappelez-vous qu'il y aura encore du ponçage, mais la forme finale est plus ou moins ce avec quoi vous allez aboutir. Si vous devez un gros morceau, c'est le moment de le faire, petit à petit, mais faites-le maintenant. Finissez le lissage en quelque-chose qui vous plaise. Ca va prendre un peu de temps, mais ça doit être fait.

Ponçage

Il est temps de commencer le ponçage. Vous avez une pipe en chantier. Utilisez du papier de 150 et allez-y. Je trouve que ces tampons de 6 mm en mousse de caoutchouc, recouverts sur les deux faces de papier de verre, vont très bien. Poncez avec du 150 jusqu'à ce que la pipe commence à être assez douce. N'oubliez pas le dessus du fourneau et la tige. Si vous sentez que ça devient doux, vous en êtes à mi-chemin.

C'est maintenant qu'il faut courber le tuyau, si vous devez le faire. Ceci peut être fait de plusieurs manières. J'utilise un pistolet à air chaud industriel, mais j'en ai fait quelques-uns au four, et d'autres ont même été bouillis. Mettez un cure-pipe dans le canal et marquez le haut et le bas. Le tuyau peut être déposé sur un lit de sel et recouvert de sel dans le four à 116° C pendant environ 10 minutes. Surveillez-le cependant, car il peut devenir trop mou. Sortez-le et courbez-le dans sa forme, en le tenant sous de l'eau froide pour le refroidir et conserver sa forme. Vous pouvez le plonger dans de l'eau bouillante pendant un moment puis le courber ou utiliser un pistolet à air chaud. Ce dernier est efficace en 5 minutes ou moins. Je tiens et tourne le tuyau dans le flux d'air chaud. Quand il est assez chaud, je le mets en forme et le passe sous l'eau pour le refroidir. Si ce n'est pas OK, refaites-le. Attention à ne pas courber le tenon, sinon le tuyau n'ira plus dans la tige. Après refroidissement, jetez un œil à la pipe et décidez si c'est correct.

Retour au ponçage. Poncez, encore et encore. Poncez les face de la tige à la forme du tuyau, puis poncez le tuyau. Faites les bords de la tige à la lime si vous le voulez, mais pas avec le Dremel. Il va trop vite. Quand vous pensez y être, nettoyez la pipe avec un peu d'alcool. Notez tous les endroits inégaux, les marques d'outil, les parties mal finies, et corrigez-les. Enfin, après de nombreuses applications d'alcool et beaucoup de ponçage, vous êtes prêt à passer au grain suivant.

Prenez ensuite du grain de 220. Si vous n'avez pas assez rincé vos mains à l'alcool ou commencez juste la journée, vos mains seront grasses. Nettoyez-les à l'alcool ou utilisez un gant pour tenir la tête. Vous pouvez utiliser un chiffon, mais un gant ou la main nue convient mieux. La plupart du temps, je recours à l'alcool. Poncez, encore et encore. Allez-y jusqu'à ce que vous pensiez y être arrivé, et vérifiez. Encore un chiffon imbibé d'alcool et essuyez-la, et cherchez les traces d'outil à contre-jour. Je vous assure qu'il reste encore plein de traces d'outil que vous avez loupées et qui ne se montreront qu'après finition. Mais si vous êtes sûr d'avoir terminé, et que vous avez soigneusement fait le tuyau, le 400 est pour vous.

Avec le 400, vous devez faire attention à faire chaque morceau de votre pipe. Pas besoin de suivre le grain, car il est trop fin pour faire la différence. Passez-le sur toute la pipe. Contrôlez s'il y a des traces d'outil, et s'il le faut, revenez à un grain plus grossier. Refaites-le et n'oubliez pas le dessus du fourneau et le tuyau. Chaque centimètre carré. Si vous utilisez du 600, allez-y et finissez à la laine d'acier 0000.
Là, elle devrait être jolie, toute douce au toucher, briller un peu et même avoir son grain bien visible. La prochaine étape est la teinture.

La teinture

A ce stade, en fait, vous avez terminé votre première pipe. La plupart des gens souhaiteraient teinter leur pipe à ce moment. Souvenez-vous de ne pas toucher l'objet sans protection contre le gras de vos mains. Vous empêcherez la teinture de prendre, si vous la touchez trop.

J'utilise des teintures livrées sèches, en petits paquets. Elles peuvent être mélangées à de l'alcool pour faire environ 2 onces par paquet. C'est comme ça que je les prépare, bien qu'on puisse les diluer moins. Certains aiment les appliquer au pinceau. Je trouve que cela amène plus de teinture et que ça laisse des lignes plus foncées, par endroits. J'utilise un chiffon au bout de mes doigts.

Appliquez la teinture avec le chiffon uniformément sur toute la surface. Elle va sécher rapidement. Mettez-en une couche de plus pour avoir une pipe plus foncée. Il est important d'appliquer la teinture uniformément, aussi prenez votre temps. Ca va vous sembler peu net, et peut-être même pas la couleur que vous vouliez. Vous pouvez éclaircir en utilisant un peu d'alcool, et même enlever un peu de teinture, par endroits. Vous pouvez aussi désirer essuyer les excédents, après un petit moment. Vous voudrez peut-être appliquer une autre couleur sur la première.

Vous avez peut-être envie de teinter en noir, puis d'enlever la teinture au papier de 400, ce qui soulignera le grain, puis d'y appliquer une autre teinture. Faites des esais sur des déchets de bruyère avant de vous lancer dans une de ces fantaisies. Elles fonctionnent et peuvent être superbes, mais faites d'abord des essais. Pour votre premier essai, je recommanderais de ne rien faire d'exotique. Appliquez simplement et uniformément la teinture et laissez-la sécher. Parfois, si je suis pressé (ce que vous ne devriez jamais être), je passe à l'étape suivante après une heure. Vous devriez vraiment laisser la pipe reposer une nuit avant de passer au polissage. Si vous utilisez une teinture foncée, vous devriez garder à l'esprit que toute marque ou défaut va prendre la teinture foncée et sera ainsi plus visible. Non que cela soit mauvais, mais ne l'oubliez pas. Une finition virgin, qui n'a pas de teinture, ne mettra pas les défauts autant en évidence. En fait, les marques et défauts que vous loupez apparaîtront avec n'importe quel brillant final, mais seront plus discrets avec une finition virgin. Vous pouvez avoir envie de seulement cirer votre chef-d'œuvre, au lieu de la teinter. A vous de voir. Maintenant que vous l'avez teinte, cette pipe à l'apparence mate, il est temps de passer au polissage.

Les opérations de polissage

Sur votre polisseuse, que ce soit un moteur ou un touret à meuler, ou même une vraie polisseuse, montez un disque de mousseline de 20 couches (ou deux si vous voulez). Serrez l'écrou et démarrez la machine. Prenez maintenant la barre de tripoli et appliquez-la au disque. Appliquez une bonne pression, car vous voulez transférer du matériau de la barre au disque. Vous n'avez pas besoin d'en mettre beaucoup, mais garnissez-le bien, au moins la première fois.

Prenez alors votre pipe, tuyau monté, et pressez-la contre le disque. Gardez vos doigts hors du fourneau si vous ne voulez pas les voir cassés. Tournez le bol à l'envers et pressez-le fermement contre le disque. Faites toute la pipe par petites touches fermes contre le disque, en le rechargeant de temps en temps. La pipe va devenir brillante et douce. Souvenez-vous que vous pouvez enlever la teinture avec ce matériau, aussi n'y restez que jusqu'à ce que la surface soit douce, brillante et que vous ayez fait la pipe entière de façon égale. A l'avenir, vous pourrez utiliser des produits plus grossiers, ou plus fins, ou quelque peu différents du tripoli. C'est très bien pour un début. Pensez à faire le tuyau sur toute sa longueur.

Là, vous pourriez vouloir affiner le bout du tuyau ou diminuer la lentille. Vous pouvez utiliser la ponceuse à bande, mais n'oubliez pas que le maître-mot est précaution. Appliquez délicatement le bout du tuyau contre la bande. En une seconde, le tuyau devient plus fin. Faites les coins pour en enlever les bavures. Vous aurez peut-être aussi envie de réduire la lentille. Faites attention et n'en enlevez pas trop, car ce petit truc est ce qui maintiendra votre pipe en bouche. Essayez-la. Elle n'aura pas bon goût à cause du caoutchouc, mais voyez si elle vous convient. Un chouïa de plus, et c'est parfait. Finissez le travail à la lime et et peut-être au papier de verre. Puis retour au disque à polir pour finir le tuyau, l'embout et enlever tout griffure laissée après votre récent travail.

Il vous faut maintenant changer de disque, à moins que vous n'ayez une machine à deux disques. Remplacez le disque de mousseline par le 20 couches de flanelle. Chargez-le cette fois de cire de carnauba. Une fois que c'est fait, pressez la pipe contre le disque. Pressez fermement afin de générer un peu de chaleur pour transférer la cire sur la pipe. Continuez à cirer votre pipe, et n'oubliez pas le tuyau. Continuez jusqu'à avoir une bonne couche de cire. Après avoir appliqué la cire, ayez la main légère pour finir le boulot. Vous pouvez avoir envie de monter un nouveau disque pour la touche finale avec une autre cire. Juste pour le brillant final.

Félicitations, vous venez de terminer votre première pipe. Vous la garderez probablement toujours. Savourez-la!

Faire une pipe ainsi n'est pas la seule manière ou, en fait la meilleure. Chaque pipier a sa façon de faire le travail. Ce que j'ai montré est la manière dont j'ai commencé et fait de nombreuses pipes qui ont bien fini. J'en ai aussi fait qui ont été ruinées par des défauts, la précipitation ou des erreurs. Ce sont des choses qui arrivent. J'aime m'asseoir dans mon fauteuil dans mon atelier de pipes, en écoutant la radio et ponçant ce qui est en ce moment, la meilleure pipe jamais faite. Trouverez-vous des défauts et des marques d'outil? Oui, bien sûr, et vous améliorerez votre technique avec la prochaine pipe.

Cette pipe fumera probablement très bien, et même si elle a quelques défauts, elle entrera très bien dans votre rotation. J'ai quelques pipes qui ont de gros défauts. Pour la plupart, des défauts naturels. J'ai travaillé sur un gros morceau de bruyère, jusqu'à ce que je tombe sur un défaut. J'ai continué à travailler dessus plusieurs heures, pour découvrir que tout un côté n'était qu'un énorme défaut. Une douzaine. J'avais commencé avec une jolie pipe courbe, et j'ai fini avec une des plus maigrichonne et pleine de défauts que vous ayez jamais vue. Je m'en sers pour tester des aromatiques. Elle fume bien, mais je ne voudrais pas qu'on me voie en train de la fumer.