Petit bilan personnel

par Renzo

28/06/10

Il y a un peu plus d’un an et demi je me décidai à franchir le pas et à acheter ma première pipe, plus de 25 ans après avoir arrêté de fumer des cigarettes. Fin février 2009 je m’inscrivais sur FdP avec l’intention de découvrir le monde des tabacs et des pipes et de partager avec d’autres passionnés.

Ce petit bilan retrace les tâtonnements du fumeur novice, le cheminement qui m’a permis, mois après mois, de me forger un « début d’identité » de fumeur de pipe, de découvrir les tabacs qui m’apportent satisfaction et plaisir. Tout ce qui suit n’est bien entendu que le reflet d’une expérience personnelle, sans autre prétention que celle de partager mes impressions de fumeur de pipe encore novice avec les FdP. N’oublions pas le bon vieux proverbe médiéval « de gustibus et coloribus non est disputandum ».

Tout débuta avec une Butz Choquin et un aromatique, du Kentucky Bird, tous les deux conseillés par le tenancier de la civette locale. Un classique.
Premiers fumages, premières déceptions. Pipe qui glougloute, fumée qui pique la langue, sensations gustatives sans intérêt. Patience, me disais-je, patience. Il te faut un peu de temps pour maîtriser pipe et tabac. Quelques questions sur FdP. Laisser sécher le tabac, fumer lentement. OK. J’applique consciencieusement les précieux conseils. Séchages différents, fumages lents. J’arrive à réduire le glougloutement, mais l’agressivité de la fumée reste.
Seul point positif : mon entourage trouve que « ça sent bon ». Un autre classique.

La question se pose alors : est-ce que je fume pour mon entourage ou pour en retirer quelque plaisir ?
La réponse est claire : je fume en premier lieu pour ma pomme… pardon l’entourage.

En parcourant les multiples articles et posts sur FdP, mine d’informations s’il en est, je prends conscience de la richesse du monde de la pipe et des tabacs. Je suis surpris par sa diversité, sa complexité. Et j’en suis ravi ! Je comprends alors que j’ai bien plus de choses à découvrir et à essayer que ce que je ne croyais en achetant ma première pipe.

Première grande décision : il me faut une vraie pipe, une pipe de pipier, une pipe d’artisan.
La première sera une Thierry Melan qu’il a nommée Kilimandjaro. Sa forme, les matériaux utilisés m’ont plu. Et le prix démocratique également !
Echanges avec Thierry. Déjà une première constatation agréable : le personnage est sympa, direct, simple. Tout ce que j’aime. Quelques jours après, voilà la Kili, comme l’appelle Thierry, dans mes mains.

L’objet me plaît. Me voilà prêt à franchir une nouvelle étape.
Pour inaugurer cette pipe je choisis un autre aromatique, le Danish Black Vanilla Flake (Planta).

Première réelle amélioration. Ce tabac n’agresse pas la langue, le fumage avec la Kilimandjaro est doux et je prends plaisir à regarder cette pipe évoluer au fil des fumages. La blancheur de l’anneau en ivoire évolue eu fil des fumages. L’ivoire est passé d’un blanc presque pur à une couleur crème. La structure de l’ivoire devient visible et donne à cet anneau un aspect bien plus intéressant, plus en accord avec le brun foncé du bois.

La différence avec le duo Butz-Choquin + Kentucky Bird est flagrante. J’ai par la suite fumé le Black Vanilla Flake dans la Butz-Choquin et constaté que le fumage, bien que moins doux, était nettement plus agréable qu’avec le Kentucky Bird. Ce dernier contient manifestement des adjuvants ou tabacs qui irritent ma langue et mon palais.

Je fus heureux quelques jours avec mon nouveau duo… mais bientôt la frustration gustative se fit de nouveau jour. Je lisais des commentaires où il était question de complexité des tabacs, de perceptions qui me faisaient penser à la dégustation d’un bon vin (eh oui les amis, je suis plein de vices… !) et cela ne correspondait pas à ce que je pouvais ressentir avec ce tabac. Logique, allez-vous me dire, avec un tabac saucé à la vanille, que veux-tu ressentir d’autre ?

Mes lectures sur FdP m’incitèrent bientôt à élargir mon horizon et les échanges avec plusieurs d’entre vous me permirent de découvrir de nouveaux tabacs, au travers d’échanges. Cela me poussa à acheter, un peu à l’aveugle j’avoue, différents tabacs de manière à avoir quelque chose à proposer en échange, le Kentucky Bird ne suscitant pas l’enthousiasme sur le forum.
Grâce à ces échanges, j’ai bourré ma pipe avec les premiers virginies, Capstan par exemple.

Puis vint le « passage Three Nuns ».
Je lisais des propos élogieux sur ce tabac. Et vous savez comment sont les esprits faibles, influençables… et irrémédiablement curieux ! Je mis donc en quête de ce tabac et d’une pipe pour le déguster. J’avais apprécié les premiers échanges avec Thierry Melan, je lui ai donc commandé une pipe « spécial Three Nuns », en lui laissant carte blanche pour la réalisation.
Le résultat fut une dublin sablée dont je pris livraison directement chez lui. Ce fut une très agréable expérience. J’en avais d’ailleurs écrit deux mots sur FdP.
Voici cette deuxième Thierry Melan :

Melan Pipe dublinLe Three Nuns ne tarda pas à arriver, suite à un passage chez l'excellent JPP.

A l’ouverture de la première boîte je fus aussitôt séduit par les arômes de ce tabac. Les sensations olfactives étaient beaucoup plus complexes et intéressantes que celle des aromatiques que j’avais fréquentés auparavant. J’attendais beaucoup des premiers fumages. Quel ne fut mon désappointement en constant que ce tabac agressait ma langue et ne me permettait pas de percevoir toute la finesse gustative dont bien des FdP faisaient état.

Je pris alors conscience qu’un tabac se mérite. Qu’il faut trouver le bon bourrage, la bonne association avec une pipe, le bon degré de séchage. Quelques posts sur FdP et autres lectures me permirent d’améliorer un peu mon ressenti. Mais le bilan restait globalement défavorable. Le Three Nuns me procurait de bonnes sensations durant les toutes premières bouffées, puis rapidement l’agressivité de la fumée prenait le dessus.

Les lectures autour du Three Nuns me firent découvrir un autre aspect du tabac dont j’ignorai tout : le vieillissement. Autre bonne nouvelle ! J’aime ce côté évolutif du produit vivant. Face à mon incapacité de tirer le meilleur du Three Nuns, je décidai de mettre de côté les quelques boîtes achetées. J’y reviendrai plus tard, quand j’aurai une meilleure maîtrise du fumage. En attendant, le Three Nuns coule des jours paisibles dans ma malle à tabacs… une vraie petite malle remplie de trésors !
Cette malle à tabac est le côté un peu enfantin de la chose. Mon petit coin secret où j’entasse divers tabacs, comme de belles billes, de précieuses petites voitures, que je ressortirai plus tard pour jouer avec les copains ;-)

Toujours en quête d’un Virginie qui puisse m’apporter une certaine satisfaction, je profitai d’un autre échange pour goûter le Marlin Flake et le Hal O' the Wynd (Rattray). Ce furent mes meilleures expériences avec des virginie (avec le Capstan bleu). Ces deux tabacs me permirent d’entrevoir un peu des subtilités des virginies. Mais là aussi, je sentais que mon talent de fumeur n’était pas à la hauteur de la situation !
Conséquence : plusieurs boites ont rejoint la malle à tabacs.

J’ai fait une autre tentative, avec un virginia plébiscité, le fameux Full Viginia Flake de Samuel Gawith.
Un tabac qui m’a totalement déçu et … saoulé !
Déçu car je l’ai trouvé plat, ennuyeux. Mais cela je peux le mettre sur le compte de mon incapacité manifeste à fumer les Virginies. Par contre saoulé … là c’est factuel. La teneur en vitamine N est manifestement élevée. Après 15 minutes de fumage j’étais dans l’état du terrien qui découvre pour la première fois la grande houle de la Mer d’Irlande ! (petite précision : je n’inhale pas la fumée)
Quelques boîtes de FVF attendent mes progrès dans le fumage des virginias … ou alors d’être échangées. L’avenir décidera de leur sort. Rien ne presse. Le FVF ne peut que s’améliorer en vieillissant.

De ma discussion d’un soir avec Thierry Melan j’étais reparti non seulement avec une jolie pipe qui me donne toujours satisfaction, mais également avec un petit sachet de Larry’s Blend. Le premier plongeon olfactif m’avait un peu refroidi. Bien qu’appréciant les whiskys fumés, j’avais l’impression que ce type de tabac devait « arracher ». Je n’osai m’y frotter, d’autant plus que je lisais par ailleurs beaucoup de propos élogieux sur les mélanges au latakia et que je craignais ne pas être à la hauteur.

Ma première rencontre avec un latakia fut avec le Balkan Supreme de Peter Stokkebye, un tabac que j’avais reçu d’un FdP auquel j’avais acheté plusieurs autres boites suite à sa décision d’arrêter de fumer. Parmi les tabacs, achetés totalement au hasard, il y avait le Royal Vintage Latakia No.2 de Butera, le Barbary Coast de GLP et le Perfection de Samuel Gawith.

Le Balkan Supreme de Peter Stokkebye fut la véritable divine surprise ! A la première bouffée, je me suis assis, l’impression de découvrir quelque chose. La finesse de ce tabac m’a immédiatement plu. Aromatique et surprenant (pour le débutant en tous cas), je pouvais en fumer toute une pipe sans que la fumée ne devienne agressive. Manifestement léger en nicotine, ce mélange m’a complètement séduit et entraîné à la découverte des latakias. Hélas, mille fois hélas, il semble que ce blend ne soit plus produit.

Roland Schwarz PipeJ’avais envie d’avoir une pipe dédiée aux latakias (hé hé… une seule ?) et c’est en furetant sur FdP que je découvris un article consacré à Roland Schwarz (plus un lien 5 étoiles !).
Coup d’œil à son site, et voilà qu’une de ses pipes me drague sans la moindre retenue ! Je m’informe sur le prix (bonne surprise), j’échange quelques mails avec Roland qui s’avère être un homme très sympathique et intéressant. Et voilà une nouvelle pipe dans mes mains :

Je trouvais que cette pipe avait quelque chose de byzantin. Allez savoir pourquoi ?!
Toujours est-il que dans mon imaginaire cette pipe était faite pour des mélanges contenant du latakia et des orientaux. Les fumages qui s’en suivirent confirmèrent mes impressions. Remarquable fumeuse, elle permettait au divers mélanges « latakiés » que je m’empressais de commander, de pleinement s’exprimer.

Parmi les différents mélanges que j’ai depuis goûtés, beaucoup m’ont plus, certains m’ont cependant marqué de manière plus forte.

Magne Falkum Premium No 2, un mélange conseillé par Roland Schwarz. Latakia Chypriote, orientaux, virginie, kentucky et perique. Un mélange très équilibré, complexe et léger. Il fume très bien, reste sans agressivité jusqu’à la fin du bol. En plus ce mélange est disponible en Allemagne à un prix qui reste vraiment raisonnable. La maison Falkum assure un service d’expédition irréprochable.

Un autre mélange, bien connu lui, fait partie des tabacs qui me séduisent, le Kensington de G.L. Pease. A chaque ouverture de la boîte je passe un bon moment à humer ce tabac, tellement ses arômes sont complexes et déroutants. Lors du fumage, le Kensington confirme sa complexité et reste plein de surprises jusqu’à la fin du bol. Je crois d’ailleurs que je suis loin d’en avoir fait le tour. Cela aussi est le propre des bons tabacs ; ils recèlent des nuances qui ne se révèlent pas facilement. Ma première boite de Kensington est terminée. J’y reviendrai plus tard, pour mieux le découvrir.

Dans mes lectures pipières j’étais intrigué par un matériau assez particulier : le morta. L’idée de fumer une pipe faite dans le bois d’un chêne ayant grandi avant que l’humanité n’invente l’écriture et l’agriculture sédentaire me séduisait. C’est ainsi que je fus particulièrement heureux d’accueillir chez moi une petite Trever Talbert proposée par Guillaume.

Cette pipe est devenue ma spécialiste du Pirate Kake de Cornell & Diehl. Dans cette petite pipe ce tabac au fort caractère donne un fumage doux et intéressant. Certes ce tabac est loin de la complexité d’un Kensington, ce qui n’enlève rien à son intérêt. C’est un tabac simple et très agréable, à fumer de préférence seul ou avec des connaisseurs de la chose pipière… sa fumée étant assez « typée » et pas obligatoirement adaptée aux nez de plus en plus susceptibles de nos contemporains quelque peu chatouilleux de l’appendice nasale. Dans la petite Talbert morta le Pirate Kake est un bon compagnon pour une fumette d’une demi-heure.

Fikri Baki PipeIl va sans dire que j’attends avec plaisir notre PdG de l’année 2010, dans mon cas la poker morta ;-)

Autre matériau qui m’intriguait, l’écume de mer. Grand amoureux des espaces marins et du Finistère en particulier, j’avais envie de toucher du doigt ce matériau qui semblait tout droit issu d’une houle minérale primaire. Lors d’une vente spéciale de Fiki Bakri, je me décidai pour un modèle un peu tarabiscoté, histoire de jouer au grand vizir.

Voici donc la Fikri Baki en question :

J’ai une pipe d’écume ornée de fleurons… de ces pipes qu’on fume… ah l’ami Brassens, il nous manque en ces temps hygiéniques et politiquement corrects ! Pardon pour ce hors sujet, mais cela ne fait pas de mal de se souvenir un court instant de ce fumeur de pipe qui savait manier la langue française, la guitare et la pipe.

La Baki ne fut pas une réussite. Non que je puisse lui reprocher quelque chose de particulier. Aucun vice de fabrication, si ce n’est le tuyau qui pourrait être un peu amélioré. Mais cela n’empêche absolument pas d’en faire l’usage pour lequel elle est prévue. Le fait est, que cette pipe semble rendre tous les tabacs que j’y ai fumés un peu plats, un peu crayeux, un peu quelconques. Peut-être est-ce une idée ? Peut-être je ne sais pas fumer une écume de mer. C’est possible. J’y reviens de temps à autres, tous mes sens aux aguets pour détecter le moindre changement. Hélas jusqu’à ce jour les sensations restent plates.

Je ne peux pas en dire autant de cette pipe-ci :

Enriqiue PipeLe noir et blanc de la photo ne vous permet pas d’apprécier la teinte havane que David fait si bien et qui, combinée avec le cumberland du tuyau et l’anneau en buis donne à cette Lovat une classe et une impression d’ensemble très agréable.

J’avais pris cette photo en noir et blanc avec cette boîte de Balkan Sobranie, pour « rester dans le ton ». Balkan Sobranie que j’ai trouvé assez correct dans l’ensemble…
Je blague ! La boîte, offerte par un FdP du Portugal, était vide, of course.

A la place du célèbre mélange, j’ai inauguré cette David Enrique avec du Balkan Sasieni.
Sasieni – Sobranie… c’est du pareil au même, non ?
Balkan Sasieni que j’ai trouvé très correct, par moments même bon. En tous cas, ce tabac fait bon ménage avec cette David Enrique qui met en valeur une certaine richesse de ce tabac, richesse qui ne saute pas obligatoirement aux papilles lors des premiers fumages. Si vous aimez les mélanges de ce type, le Balkan Sasieni est un tabac qui mérite d’être gouté.

Roland Schwarz PipeDurant les 18 mois passés, j’ai eu occasion de faire bien des découvertes et cela en grande partie grâce à FdP. J’en viendrai pour conclure, à mon dernier binôme, entièrement inspiré par FdP.
Roland Schwarz, dont je vous ai déjà parlé, et Key Largo, un mélange de GL Pease qu’Erwin avait mentionné il y a quelque temps de cela, me donnant envie de le goûter.

Ma dernière Roland Schwarz et le Key Largo : le mariage parfait !!

J’avais lu beaucoup de choses sur l’accord entre une pipe et un tabac et en général sur les qualités de fumage très différentes selon les pipes, les bois, etc.
Lorsque j’ai fumé pour la première fois le Key Largo dans cette pipe, j’ai du faire une pause, vérifier ce que j’avais mangé et bu, avant d’y revenir. L’explosion de goûts et de nuances était telle que j’ai cru tout d’abord à de l’autosuggestion.

Deuxième fumage ; puis encore un deux jours plus tard. Nouvelle pause et rebelote 3 jours plus tard.

Au lieu de s’estomper, cela devient encore plus riche. Le Key Largo dans cette pipe est un festival. A aucun moment le côté cigare vient occulter les autres tabacs, bien au contraire. Le début est tout en douceur, les virginies s’expriment en guise d’introduction. Puis le concerto s’étoffe, le latakia et les orientaux donnent, le goût devient plus complexe. Une touche de noix de coco, un soupçon de café fraîchement torréfié, des arômes complexes auxquels je n’ai pas encore trouvé de nom… puis vient le côté herbeux, comparable aux arômes que l’on peut percevoir dans les Semois fumés très lentement (une obligation allez-vous me dire !). Le cigare fait une apparition un peu plus remarquée dans la deuxième partie du bol, mais toujours sans occulter les autres composantes de ce mélange. La douceur des virginies reste perceptible tout au long du fumage tout en évoluant vers une note plus « caramélisée » vers la fin. Une symphonie vous dis-je !

Pardonnez cette envolée peut-être un peu trop lyrique ! Mais ce duo Roland – Key Largo m’a pour la première fois permis de comprendre ce que bien des FdP voulaient dire quand ils parlent du bon accord pipe – tabac.

Les mois ont passé et ma malle à tabacs est de plus en plus fournie et intéressante.
De temps à autres je la ressors de son coin d’ombre discret et frais ou elle attend ma visite. J’ouvre le couvercle avec précaution et tel l’enfant qui retrouve sa collection de petites voitures, je regarde les petites boîtes, les noms qui suggèrent de futurs bonheurs. La malle aux trésors !

Avec un air du temps de plus en plus hostile à l’herbe à Nicot, cette petite malle devient un refuge, une garantie de pouvoir profiter encore un peu de cette passion, quelles que soient les lois qui viendront mettre au pas les irresponsables qui osent encore braver le dictat hygiéniste dans une société où tout est santé, bonheur et dents blanches… Tenez bon les amis !

En résumé, ces 18 mois de FdP furent un beau parcours initiatique.
J’ai fait au travers de cet espace virtuel bien des découvertes tangibles. J’y ai trouvé des passionnés qui savent partager leurs connaissances, donner envie, parler d’un plaisir simple de manière riche et souvent amusante.
Pour tout cela je vous adresse à tous un grand merci et je me réjouis à l’idée des multiples découvertes et discussions à venir.

Bien à vos pipes
Renzo