Bertram Safferling

Bertram Safferling est né en 1951, à Heidelberg. C'est en 1969, lors d'un voyage en Irlande, qu'il a l'occasion de rencontrer un agriculteur qui, comme tout bon Irlandais, travaille la tourbe. L'agriculteur est si satisfait de tirer sur sa pipe, et le jeune voyageur si enchanté de ce bon moment, qu'il attrape le virus. Il commence par des pipes maïs, et des mélanges très aromatiques. Il passera ensuite aux mélanges Danois, pour finir par les mélanges anglais, comme le Nightcap de Dunhill, qui reste son préféré.

C'est par économie qu'après avoir acheté un kit, il travaille à sa première pipe, ne pouvant s'offrir celles qui le font rêver. Mais c'est un échec, dont il rit encore. Il attendra dix ans avant de recommencer, après avoir lu un article sur les Chonowitsch. Cette fois, c'est décidé, lui aussi saura faire de bonnes et belles pipes.

Il partage à cette époque un atelier d'artistes, avec un designer, un créateur de marionnettes et un facteur d'orgues, à Stuttgart, dans une ancienne chocolaterie. Bertram y fabrique des stylos, des bijoux et des sculptures, et ses premières pipes sont des prétextes, plutôt œuvres d'art qu'objets à fumer. Pendant longtemps, sa marque distinctive fut "la goutte", des pipes aux formes arrondies, douces et lisses. Aujourd'hui encore, son logo est composé de deux gouttes.

Bien sur, ce ne fut pas toujours facile, trouver de la bonne bruyère a parfois été un parcours semé d'embûches. Sa préférée reste la bruyère corse, pour lui la plus belle. Le passage le plus difficile pour lui reste la conception de la forme, d'autant plus qu'à l'arrivée, il ne reste pas toujours grand chose de l'idée de départ.

Bertram alterne, par périodes, entre formes classiques et freehand, mais elles portent toujours sa "patte". S'il n'a pas de forme favorite, une classique, comme la canadian, reste pour lui la plus difficile. Il espère d'ailleurs que son travail sur les formes classiques a amélioré son dessin des formes libres.

Deux de ses pipes sont exposées au musée du design contemporain à Munich. Il produit entre 150 et 200 pipes par an. Pour ses tuyaux, sa préférence reste à l'ébonite, qu'il préfère par le contraste qu'elle provoque avec la bruyère. S'il a proposé pendant un temps des fourneaux préculottés, il a préféré depuis le naturel et la beauté de la bruyère. Il emploie peu de bagues ou de décorations.