(Photo " Revue Ciba ".- Bâle)

LES ORIGINES

Si l'on met à part le café, il n'y a sans doute pas de plante qui ait eu une fortune comparable à celle du tabac. Connu seulement de quelques tribus indiennes d'Amérique il y a environ quatre siècles, le tabac est devenu de nos jours un produit de consommation intense dans la plupart des pays : c'est plus de deux millions de tonnes de la précieuse plante qui, chaque année, s'évanouissent en fumée sur la surface du globe. La nécessité de satisfaire les besoins d'un nombre sans cesse accru de fumeurs a donné naissance dans de nombreux pays à un nouveau secteur agricole et à une nouvelle industrie. En outre, la plupart des grands états retirent chaque année d'importantes recettes de la vente du tabac.

En France, l'exploitation des tabacs est placée sous le régime du monopole direct. Le monopole s'étend à la fois à la culture, à la fabrication et à la vente.

C'est le développement de la consommation qui a permis cette intervention de l'État que Necker rangeait déjà parmi les « habiles inventions fiscales ». Il est intéressant, avant d'examiner l'action du monopole à chacun de ses stades successivement, de donner quelques précisions historiques, c'est-à-dire de retracer les principales étapes de la victoire du tabac dans le monde et plus particulièrement en France.