|
Les cigarettes
La fabrication de la cigarette a son histoire et l’on pourrait même
dire sa préhistoire. La cigarette est apparue en France vers 1830, mais
les manufactures ne commencèrent à en fabriquer en grand nombre que dans
la seconde moitié du XIXe siècle. L’ouvrière s’y prenait de la manière
suivante : elle faisait des tubes en papier et les emplissait ensuite de
tabac. Un progrès notable fut accompli quand on se servit d’une rouleuse
qui permettait à l’ouvrière de faire quatre cigarettes en même temps,
soit 250 à l’heure.
Après divers autres perfectionnements, on en vint à substituer au
principe du bourrage celui de l’enveloppement : la
machine forme un boudin continu de tabac, l’enveloppe de papier ferme le
tube ainsi créé et le découpe en cigarettes de longueur déterminée. Les
cigarettes sont ensuite paquetées automatiquement. Les machines les plus
modernes peuvent faire de 60 à 80.000 cigarettes à l’heure. Le diamètre
des cigarettes varie de 4 mm. à 12 mm. La qualité du papier a son
importance : le bon papier est à base de chanvre ou de lin, mais le
grand problème est celui de la densité du boudin de tabac ; le
fumeur peste contre les cigarettes qui se fument toutes seules, mais il
n’est pas plus satisfait quand il doit s’essouffler pour aspirer la
fumée.
Précisons qu’un contrôle scientifique est exercé à tous les stades de
la fabrication ; grâce à des rélèvements effectués toutes les demi-
heures, le laboratoire peut surveiller le degré d’humidité, la qualité
du mélange, l’apparence, le poids des produits. Les paquets de
cigarettes, comme ceux de tabac, ont un timbre de deux lettres et trois
chiffres D.O. 511 par exemple : D indique la manufacture, O la machine à
paqueter, les deux premiers chiffres 51, la semaine de l’année, le
dernier chiffre 1, l’année (1951).
Un travail d’Art : le cigare
Il n’y a guère que vingt ans que la machine a commencé à pénétrer
dans le domaine de la fabrication du cigare et elle ne l’a pas encore
conquis. En France, notamment, on confie encore la fabrication de
certains cigares aux « cigarières ». Ce travail
exige de l’adresse. Le cigare est une poupée de tabac vêtue d’une robe
de tabac et ce n’est point là préciosité d’expression car nous ne
sortons pas des termes mêmes du métier.
|
|