Les travailleurs du tabac

La fabrication du tabac exige des techniciens hautement spécialisés ; aussi toutes les catégories de personnel, à part les ouvriers, reçoivent- elles une formation appropriée dans les Ecoles d’Application du S.E.I.T.A.

Les directeurs de manufacture et les ingénieurs proviennent exclusivement de l’Ecole Polytechnique et doivent passer en principe trois années à l’Ecole d’Application. Ils sont aidés par des ingénieurs- mécaniciens qui sortent le plus souvent des Ecoles d’Arts et Métiers. Le personnel administratif, rédacteurs et contrôleurs, tous recrutés par concours spécial, séjournent deux ans dans une Ecole d’Application distincte de celle des ingénieurs ; de plus ils doivent faire un stage de quatre mois au total dans deux manufactures. Les contrôleurs-adjoints de la culture suivent également un cycle d’études de deux années. Les agents de maîtrise, appelés chefs d’ateliers dans les manufactures (ils varient de 40 à 60 par établissement), font eux aussi un stage et un séjour à l’Ecole d’Application. Les vérificateurs du service de culture reçoivent eux-mêmes une formation pratique au cours d’un stage dans les magasins de culture. Quant aux ouvriers, ils sont recrutés après un examen d’aptitude, avec une proportion déterminée pour les victimes de la guerre.

L’effectif ouvrier des manufactures a subi une réduction considérable depuis une trentaine d’années du fait de la mécanisation. Il est actuellement de quelque 8.600 unités contre plus de 18.000 en 1913.

L’industrie du tabac a un centre scientifique, c’est l’Institut expérimental de Bergerac, qui a pour rôle principal de chercher les améliorations à apporter à la culture et au traitement du tabac. De plus il assure dans chaque manufacture le contrôle de la qualité les produits fabriqués ainsi que de celle des principales fournitures, notamment le papier. Les études et les recherches concernant la composition chimique des produits sont effectuées par le service des laboratoires installé à Paris ; il contrôle notamment le taux de nicotine des tabacs en feuilles et des produits fabriqués. Enfin le centre d’essai d’Orléans fait des recherches sur les nouveaux procédés de fabrication et expérimente les nouvelles machines.

L’institut expérimental des tabacs, à Bergerac

(Photo S.E.I.T.A.)