Test d'une Pastuch

par Guillaume Laffly

28/10/12

Wojtek Pastuch n’est plus un inconnu dans le petit monde pipier francophone. En effet, la première fois qu’il avait été évoqué, c’était début aout 2011.

A l’instar de quelques jeunes pipiers que l’on a vu évoluer et s’améliorer, Wojtek travaille, regarde, reste curieux, et depuis cette année est proposé par le site Alpascia, ce qui n’est pas rien. Il propose désormais aussi des modèles sablés, et c’est ceux-ci que je voudrais évoquer.

J’avais raté la première, mais je n’ai pas laissé passer celle qui, je crois, est la seconde. J’ai donc vite écrit à Wojtek, en anglais, langue qu’il manie beaucoup mieux que moi. Et comme il prévoit un passage à Paris, il me propose de me l’apporter. Très bien, les occasions de rencontrer un pipier sont rares, et je préfère attendre un peu plus et m’éviter les angoisses de la Poste. Comme je m’inquiète de savoir ce que nous allons bien pouvoir nous dire, et si nous allons pouvoir nous comprendre, il me dit qu’il se débrouille en français. Je me rassure en pensant qu’en parlant mal deux langues, on devrait y arriver.

Nous finissons par nous retrouver, et je m’aperçois, surpris, que Wojtek ne parle pas bien français, non, il le parle très bien. J’ai pu me rendre compte après qu’il l’écrit très bien aussi. Je pense qu’il a du bien rire en lisant mes mails. Donc, vous qui m’écoutez, n’hésitez pas à le contacter à votre tour, il n’y aura aucun souci de compréhension.

Je peux donc enfin tenir en main cette pipe. Pour tout dire, je reprends ici les photos de Wojtek, et, pas plus que les miennes, elles ne rendent vraiment compte du résultat. Comme il faut bien donner un petit côté technique, voici ses mensurations : longueur 148 mm, hauteur 54 mm, le diamètre du fourneau est de deux centimètres, et la petite chérie pèse 33 grammes. Le tuyau est en ébonite, et la bague en défense de phacochère. Au bec, le tuyau est épais d’un peu moins de 3,5 mm. On arrive là à un juste mélange entre une pipe dont on sait qu’on l’a en bouche, sans être gêné en quoi que ce soit.

L’aspiration est parfaite. Avec une pipe si légère, on a l’impression d’aspirer un nuage. Et surtout, surtout, avec juste une couche de shellac, cette pipe prend vite, très vite, de très belles couleurs. Wojtek me l’avait dit d’ailleurs, et cela se confirme. Comme une jeune fille, elle vous remercie en rosissant, si j’ose dire. Et là aussi, impossible de rendre exactement les teintes en photos.

On fera je pense souvent un parallèle entre Pastuch et David Enrique. Jeunes tous deux, et bosseurs. Et surtout, ils nous offrent la chance de les voir progresser. Bien évidemment on peut rêver, mais je serais curieux d’assister à leur rencontre. On reconnait un sablage de David, tout comme un sablage de Wojtek. David a maintenant un peu plus de bouteille, mais je vous donnerais le même conseil : si vous pouvez, procurez-vous dès que vous le pouvez une pipe signée Pastuch. N’attendez pas trop. Et si vous ne pouvez faire autrement que d’attendre, rongez votre frein, et consolez-vous en pensant qu’un jeune pipier comme ceux-là ne font qu’une chose : ils progressent. Dans tous les cas, vous n’y perdrez pas au change.

Je n’ai d’ailleurs pas attendu longtemps pour repiquer au truc, en ayant dû là aussi en rater quelques-unes. Si la forme n’a pas fait l’unanimité sur le forum, je n’y peux mais. Elle m’a plu. On n’a pas toujours le coup de foudre pour des beautés dignes des magazines. Elle aussi se colore, vite, et bien. On s’entend bien tous les deux. Je l’apprécie, et elle me le rend bien.

wojtek pastuch