Trucs et Astuces

Les fumeurs de pipe passent beaucoup de temps à nettoyer, préparer et s' amuser avec leurs pipes, ils n'ont pas le temps d'avoir des problèmes
Bill Vaughan

Rien de meilleur qu'une pipe soignée et bien entretenue. Voici les Trucs et Astuces apportés par quelques membres du groupe.

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Entretien extérieur des pipes en bois

Certains pensent que la patine naturelle de leur pipe suffit. d'autres préfèrent voir leurs pipes reluire. On peut trouver quelques produits dans le commerce à cet effet, à commencer par la cire d'abeille. La maison Dunhill fabriquait il y a quelques années le "Pipe Bowl Polish", malheureusement abandonné.

Des maisons comme Savinelli, ou Dan Pipe, proposent encore leur produits.

On peut leur préférer la cire Renaissance, mélange fabriqué à l' attention des musées, qui ravit ceux qui l'utilisent. Introuvable en France, on peut la dénicher sur les sites Ebay anglais et américains, en tapant "Renaissance" dans la recherche.

Pour ceux qui ne se résoudraient pas à faire venir leur cire d'aussi loin, reste quelques trucs "maison", comme celui d'Erwin Van Hove, avant qu'il ne lui préfère la cire Renaissance :

Faire fondre de la cire pure et non parfumée dans de l'huile d'olive chauffée. Quand la cire est complètement fondue, laisser refroidir le mélange en touillant constamment. Le résultat est est une belle crème avec une belle consistance à appliquer avec un chiffon sur la bruyère. Laisser sécher quelques temps, puis polir avec un chiffon doux.

D'aucun préfèrent la méthode "naturelle", qui consiste à passer sa pipe sur la peau, entre la joue et le nez. Simple, mais efficace !

Quant au pourtour du fourneau, il peut avoir tendance à brunir lors d'allumages répétés : là aussi, une méthode naturelle : de la salive et un chiffon. Cela suffit amplement pour le carbone déposé lors d'allumages maladroits.

Pour les "vergine", pipes dont le bois n'est recouvert d'aucune cire ni vernis, on peut reprendre la patine à zéro en nettoyant simplement l' extérieur à l'eau chaude et au savon.

Entretien intérieur des pipes en bois

L'entretien de l'intérieur de la pipe, à savoir le déculottage et les soins que demandent la tige et le tuyau, est une autre paire de manche... Un entretien régulier garantit à la pipe de donner toutes ses saveurs au tabac, un fumage sec, et un plaisir renouvelé. Tout d'abord, ne jamais laisser le culottage s' épanouir de trop : en principe, 1 à 2 millimètres suffisent. Au delà, le goût s' estompe, le fourneau accueille moins de tabac. Dans le cas d'achat de pipes "estates" auprès de revendeurs indélicats, ou incompétents, on peut se retrouver avec un culottage débordant même du fourneau ! Au travail !

Ces opérations de nettoyage sont parfois un peu rébarbatives, et elles ne vont pas sans quelques dégâts. Au fumeur avisé, et peut-être même marié, de faire cela dans un coin, en évitant la moquette blanche du salon.

D'abord, le culot : pour un entretien régulier, on peut utiliser du papier de verre, au grain le plus fin possible - en pensant bien à souffler dans sa pipe après pour enlever toute particule de silice. On peut aussi passer une chenillette, plutôt dure, de type White Elephant, en la courbant afin qu'elle puisse passer sur le fond et les côtés du fourneau. Certains fumeurs procèdent à cette opération après chaque pipe fumée, d'autres trouveront cela excessif. Comme en tout, chaque fumeur a ses manies.

Dans le cas d'un culottage excessif, le plus simple est d'utiliser un appareil du type Pipe Reamer, ou Pipnet, que l'on peut trouver dans les magasins spécialisés, ou, comme les chenillettes White Elephant, sur le site Dan Pipe.

Dans tous les cas, ne jamais déculotter jusqu'au bois vierge.

Une fois la pipe déculottée, soit que le culot ait été trop avancé, soit que la pipe donne moins de goût, il convient de faire un nettoyage au sel.

Tout d'abord, introduire une chenillette dans la tige, pour empêcher le sel d'y entrer. Remplir le fourneau jusqu'au bord de sel de cuisine. Quand je dis sel de cuisine, je parle de sel fin, on peut utiliser le gros sel, mais le fourneau risque de baigner dans l'alcool ! Avec un compte-gouttes, ou une seringue, pour ne pas tâcher le haut du fourneau, -certaines pipes sont colorées avec des teintures à l'alcool, et cette manœuvre risquerait de dissoudre ladite teinture- remplir le fourneau d'alcool fort, jusqu'à ce que le sel soit saturé d'alcool. Bien caler la pipe droite, et laisser reposer pendant 24 heures. Le sel prendra une teinte foncée. Vider le fourneau et faire très attention à enlever jusqu'au moindre grain de sel. Bien nettoyer l'intérieur de la tige. Bien sécher le fourneau et la tige. Laisser la pipe reposer un jour : je vous promets une belle surprise au fumage suivant.

La tige, elle aussi, réclame des soins attentifs. En temps normal, on pourra, après chaque fumage, passer une chenillette, plus molle que celles utilisées jusqu'à présent, dans le tuyau jusqu'au fourneau, et soit la retirer de suite, soit l'y laisser une journée, afin qu'elle absorbe bien le jus de pipe. Inutile pour cela de dévisser le tuyau, cela ne fait qu'user le floc, la partie la plus mince du tuyau qui rentre dans la tige.

Certaines pipes ne produisent quasiment pas de crasse, alors que d' autres ont à chaque fois une tige fort sale. Plus le perçage est parfait, plus le passage d'air a été poli et plus le floc est parfaitement adapté à la tige, moins il y aura de turbulences et de condensation.

Pour un nettoyage plus complet, on dévissera le tuyau : mettons-le de côté pour l'instant, pas trop loin, parce que nous y reviendrons après. Pour la tige, nous utiliserons toujours des chenillettes dures, voire même des brosses dures spéciales pour pipes. On trempe sa chenillette dans de l' alcool, soit de l'alcool à 90°, soit un un bon vieux rhum, ou un petit alcool de prune. A ce sujet, prendre la précaution de goûter l'alcool en question avant de procéder au nettoyage, après, on ne sait plus trop ce qui y a trempé. Passer la chenillette dans la tige, en changer, recommencer, trempage puis passage, jusqu'à ce que la chenillette ressorte blanche et pure. On utilisera également des cotons-tiges, après trempage, pour le passer dans la tige, et vérifier ainsi sa propreté. Attention toutefois à ne pas forcer, rien n'est plus horripilant qu'un bout d'ouate coincé. On s' en servira également pour nettoyer la partie de la tige dans laquelle rentre le floc du tuyau. Bien ranger les cotons-tiges dans la salle de bain, c'est pénible aussi de les chercher à l'aube.

Après avoir nettoyé la tige à l'alcool, n'essayez pas de monter à nouveau le tuyau dans la tige : laissez la pipe sécher plusieurs heures.

Prenez soin de votre pipe, elle vous en saura gré.

Entretien des tuyaux

Les tuyaux peuvent être nettoyés à l'alcool, intérieurement et extérieurement.

Pour parfaire l' extérieur, on peut recourir, notamment dans le cas de tuyaux en ébonite, à certains produits abrasifs, vendus eux aussi dans les boutiques et les sites spécialisés.

On pourra là aussi utiliser du papier de verre au grain le plus fin possible, dans les cas de tuyaux très fatigués, pour ensuite passer une cire.

On peut aussi utiliser une éponge avec le côté vert qui gratte, avec du produit nettoyant pour plaques vitro céramique. Lustrer ensuite, en s' aidant d'une brosse à dent électrique si possible, toujours avec du nettoyant. Nettoyer au chiffon doux, puis passer de la cire pour faire briller.

On peut aussi parfois se retrouver avec une pipe dont le tuyau est coincé dans la tige : dans ce cas, ranger sa pipe quelques heures au congélateur : le tuyau s'enlèvera facilement.

Si le tuyau n'entre qu'avec difficulté dans la tige, il suffit de gribouiller le pourtour du floc avec une mine grasse, ou d'y mettre du talc - ou de passer le floc sur du savon.

A l'inverse, après un bon nettoyage, si vous constatez que le floc n' est plus serré dans la tige, deux solutions possibles : Faites fondre de la cire pure et non parfumée. Imprégnez un coton-tige de cire liquide, enduisez-en l'intérieur de la tige, et le floc sera serré à souhait. Ou alors faites bouillir de l'eau, plongez-y le floc quelques instants, puis introduisez-y un clou légèrement plus large. Refroidissez sous un robinet : le tour est joué.

Pour les tuyaux en corne, Sir Georges, du site Georges Pipes, préconise, après avoir nettoyé à l'alcool, de glisser une chenillette trempée dans une bonne graisse (autrefois on utilisait de la graisse de mouton) et de laisser cette chenillette pendant 24 heures dans le tuyau. Cela fera revivre la corne. Opération à pratiquer 1 à 2 fois par an, pour éviter que la corne devienne trop sèche, trop dure, avec le risque que se forme une fissure.

Pipes en terre

Pour le nettoyage extérieur, utiliser simplement de l'eau et du savon.

Et pour fumer frais ses pipes en terre, passer l'extérieur de la pipe sous l'eau froide, la sécher rapidement avec un chiffon, puis, bien sûr, la bourrer et l'allumer.

Pipes en écume

Voilà longtemps que les pipes en écumes ne sont plus trempées dans du blanc de baleine, à l' exception de celles de Philippe Bargiel et de Jean Nicolas. Aussi, pour aider à ce qu'elles prennent de jolies couleurs plus rapidement, on peut les cirer à la cire d' abeille, puis la fumer. On peut aussi, à intervalles réguliers, tirer fort en fin de pipe pour la chauffer, passer alors de la cire à sa surface, laisser imbiber puis polir au chiffon doux. Voir aussi la méthode décrite sur la page Ecume.

Il ne faut pas laisser se développer de culottage dans une écume, sinon les risques de dilatation avec la chaleur risquent de faire éclater l'écume. De plus, l'écume étant par elle-même un matériau poreux qui fait filtre naturel, assure une fumée très sèche et fraîche. Pour la déculotter sans risque, le mieux est là aussi d'utiliser du papier de verre au grain très fin.

Pour les pipes en écume, pas de culot à proprement dit, il faut au contraire l'éliminer, ce qui permet à l'écume de prendre de belles couleurs. L'écume ne se culotte pas, elle se patine : la présence de culot empêche justement cette patine, ou plutôt ce culottage extérieur.

entretien des pipes