De Vermont à Rheinbach, 2010

par Guillaume, photos de Guillaume, François C., David Enrique, Anaïs Enrique, Guillaume Meyer

26/07/10

Tous ceux qui voudront se rendre à Vermont pour y voir David Enrique y parviendront facilement, pourvu qu’ils aient un GPS. Pour les autres, il convient de se munir de trousses de survies, de sacs en papier pour la montagne, et d’un dictionnaire français-vosgien.

Mais on arrive, la preuve, nous sommes bien arrivés, François et moi, avec une heure et demi de retard, c’est entendu, mais enfin nous étions là. Nous retrouvons David dans son atelier, avec Guillaume, dit Heaume68, qui lui est arrivé à l’heure, mais c’est pas de jeu, il a un GPS.

Je suis content de retrouver David, que j’avais connu, il y a trois ans, à Rheinbach. Comme François et moi nous sommes passés devant diverses boutiques, promettant des petits alcools locaux, kirch, mirabelle, etc. … nous sommes ravis que David nous propose un verre de jus d’orange, que nous refusons noblement. Bien sûr, vous allez penser que nous sommes alcooliques, et c’est vrai. Nous nous sommes bien rattrapés le soir …

En attendant, David nous montre quelques pipes qu’il a finies. La Bee de Jean-Luc est là. Et une autre, sablée, à laquelle François ne résistera pas longtemps. Puis il nous fait visiter son atelier. Je suis surpris de la quantité de machines et d’appareils, que je regarde de loin, autant pour leur sécurité que pour la mienne. David nous propose de sabler quelques porte-pipes, nous aurons chacun le nôtre. C’est un gros truc. Il y a un compresseur derrière, un gros tuyau qu’il faut raccorder, des gants énormes, c’est vraiment imposant. Et comme je suis un gros lâche, je laisse Guillaume et François passer devant. Nous faisons donc joujou, chacun notre tour, et tombons d’accord pour dire qu’on devrait écrire un article qui expliquerait que le sablage, on en fait tout un potage, mais qu’en dix minutes, c’est une affaire qui roule. Plus tard, David expliquera que les deux Guillaume ont raté leur sablage, alors que François a bien réussi son coup. Je suis désolé que David fasse preuve d’autant de mauvaise foi, mais je ne vais pas m’appesantir. Il met tout le monde d’accord en constatant que trois personnes différentes, qui usent du même outil, obtiennent des résultats différents.

rheinbach pipe show 2010

François C. et Guillaume

rheinbach pipe show 2010

David peaufine

rheinbach pipe show 2010

Guillaume

Et là, autant en finir tout de suite : David nous avait parlé d’un projet, qu’il nous montrerait lors de notre venue. Vous vous attendiez à des images. Eh bien, pas encore. Il faudra patienter. Je peux juste dire que c’est une TRES bonne idée. A ma connaissance, mais on me reprendra si je dis une bêtise, c’est la première fois que cela se fera en France. Voilà, je ne peux en dire plus. *

François a apporté un délicieux whisky, Guillaume un délicieux vin, et je suis arrivé les mains vides. Il m’a donc fallu faire montre de ma verve si bien connue, qui apporte joie et le bonheur lors des mariages, communions et autres fêtes de familles. On se rattrape comme on peut. Un charmant médecin nous rejoint, puis-je le dire ? Il a très bon goût pour les pipes.

La discussion est animée, le dîner délicieux, nous félicitons David – nous apprendrons le lendemain que c’est Anaïs qui l’a conseillé, au téléphone, toute la soirée. Comme le fumeur est curieux, nous goûtons à tous les liquides à portée de main. François m’a apporté une boite de Capstan mild. Mais cette boite est particulière : elle a été produite par une société qui a fermé en 1988 … C’est dire qu’elle a au minimum vingt-deux ans. Et à l’ouverture, ça ne ressemble plus en rien au Capstan que nous connaissons. Pour tout dire, alors que je me régale de ce mélange, songeant qu’il ne faudrait fumer que des trucs comme ça, je suis le seul à l’apprécier. Tant mieux. Je range la boite vite fait.

rheinbach pipe show 2010

Le docteur X

rheinbach pipe show 2010

François C. et David

rheinbach pipe show 2010

Un léger brouillard

Trois heures et demi du matin, il est temps d’aller se coucher, d’autant plus qu’il est décidé qu’on se lèvera à sept heures trente … Le matin nous sommes frais comme des gardons. Pas très frais, les gardons. Guillaume, qui doit nous quitter, ne manque pas de pianoter sur son GPS. François et moi ne manquons pas de ricaner devant ces bêtes gadgets, qui ne servent à rien quand on sait un minimum lire une carte. Mais bon, chacun ses faiblesses.

Nous partons donc, récupérons Anaïs au passage, et Rheinbach, nous voilà ! Comme toujours dans ces régions, il y a un temps splendide. Je ne m’étalerai pas sur l’arrêt buffet, sur l’autoroute allemande. C’est aussi bon qu’en France.

A quelques kilomètres de l’arrivée, nous nous demandons si nous nous arrêtons d’abord à l’hôtel. Mais la question est vite réglée, puisqu’aucun de nous n’a pensé à mémoriser le nom de l’hôtel, ni son adresse. Nous décidons donc de ne pas perdre de temps, et d’aller au Pipe Show directement. Et là François nous demande si on connaît l’adresse du Pipe Show. Pas mieux. Comme j’y suis allé l’année dernière, lui et David comptent sur moi pour retrouver le chemin. Heureux ceux qui espèrent, le royaume des cieux est à eux. Heureusement, nous passons devant le magasin d’Achim Frank – le vrai, il paraît qu’il y en a qui se font encore avoir par le magasin « Achim’s Sport », aucun rapport bien sur – où on nous indique la marche à suivre.

Dès l’entrée, on reconnait les pipiers habitués. Rainer Barbi est aux premières loges. Je le remercie pour sa pipe, et admire de loin les petites merveilles qui s’étalent devant lui. J’essaie d’avoir une conversation sérieuse avec lui, mais malheureusement, je crois qu’il ne parle moins bien anglais que moi, parce qu’il rigole doucement en m’écoutant. Achim Frank vient saluer « les français », et nous commençons à déambuler. Chic on peut fumer ! La preuve : tous ces pipiers fument la clope. Je retrouve les membres de la colonie belge, Bob hésite entre deux Axel Reichert, je lui en conseille une, il prendra finalement l’autre, chaudement récompensée par le sourire d’une charmante rouleuse de cigares … Pierre, mine de rien, repartira avec deux pipes, et François Rizzi, une superbe Paolo Becker sablée. Vous noterez que j’ai gardé le meilleur pour la fin, à savoir Jean-Luc, qui, à son retour, a émis quelques réserves quant à la qualité du Pipe Show. Mais il suffit de voir son œil triste : il est le seul à n’avoir pas trouvé son bonheur. Et pourtant il a déambulé comme d’habitude, c’est-à-dire quelques heures, passant d’une table à l’autre. Je pense, mais trop tard, qu’il faudra l’année prochaine lui accrocher un pédomètre pour connaître la distance qu’il parcourt dans ces moments-là. Et dire qu’il y en a qui pensent que le fumeur de pipes n’est pas sportif !

rheinbach pipe show 2010

Barbi

rheinbach pipe show 2010

Barbi et David

rheinbach pipe show 2010

Barbi et moi

rheinbach pipe show 2010

Peter Matzhold et Pierre

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Reichert, Achim Frank et Bob

rheinbach pipe show 2010

Jean-Luc

rheinbach pipe show 2010

Pierre

rheinbach pipe show 2010

Holmer Knudsen

A partir de maintenant, je me contenterai d’un raccourci : je salue tel pipier, et j’éviterai la phrase complète : je salue le pipier et je bave en voyant ces pipes, parce que j’ai très vite repéré quatre ou cinq modèles dont j’aurais bien fait mon petit déjeuner. Je salue donc Paolo Becker, qui me connait bien : depuis quelques années, il me voit passer, le saluer en bredouillant, regarder toutes ses pipes, m’exclamer, et partir. Il connait donc bien le guignol qui vient tous les ans pour ne rien acheter.

rheinbach pipe show 2010

François Rizzi et Paolo Becker

rheinbach pipe show 2010

Paolo Becker

rheinbach pipe show 2010

François et sa Becker

Juste à côté, Jürgen Moritz, Tao, et Axel Reichert causent à bâtons rompus. Peter Matzhold, Reiner Thilo, et Hans-Günter Noske ne sont pas loin. Un peu plus loin, Frank Axmacher, toujours aussi gentil, est assis à côté d’un monsieur, grand collectionneur, qui finira la soirée en arborant une de ses quatre-vingt Bo Nordh … Frank est très content de ses nouvelles pipes, il faut dire qu’il a fait une trouvaille. Dans le jardin de son voisin, il a trouvé un bambou inhabituel, et s’en sert pour faire de longues bagues à ses pipes. L’effet est étonnant, surprenant, et Frank a su très bien, je pense, utiliser ce matériau, il suffit de voir …

rheinbach pipe show 2010

Moritz, Tao et Reichert

rheinbach pipe show 2010

Frank Axmacher

rheinbach pipe show 2010

les bambous de Frank ...

rheinbach pipe show 2010

... et les pipes

Je file voir Martin Reck, attablé devant de très jolies Senatorov et Cherepanov, et de superbes estates, dont trois Daniel Jud. Martin est de tous les allemands présents, celui qui a la voix la plus douce. Et il a toujours cette magnifique moustache. Il voisine avec les pipes de Roger Wallenstein. A côté il y a Bertram Safferling, qui revient à Rheinbach, et s’amuse à poser pour la photo. Et Max Rimensi, un peu seul peut-être, avec de belles vierges, et une pipe en olivier, sablée légèrement. Jan Kloucek et Michal Novak font table commune, et semblent bien s’amuser. Je vais saluer Michal Novak, que bêtement je ne recroiserai pas. Je retourne voir les pipes d’Axel Reichert, et David est en grande conversation avec Jürgen Moritz. Et tout à coup, j’entends David prononcer mon nom, en me montrant de la main. Très rapidement, je calcule que non, je ne lui dois pas d’argent. Jürgen semble très content de me voir, je ne m’étais pas trompé. C’est que nous nous sommes croisés, ici, et que nous travaillons ensemble, mais que nos seuls contacts se font par écrit. Il me dit de donner son bonjour à Gilles. David lui explique que je n’ose pas trop toucher toutes ces pipes, parce que n’ayant pas un flèche, je ne peux que justement les regarder. J’explique à Jürgen que je ne veux pas causer de fausses joies aux pipiers. Jürgen me dit qu’il a été dans la même situation que moi, et que lui aussi se contentait de regarder. Je pense que lui a pu s’en tirer de belles manières, en faisant de si belles pipes, et que je n’ai aucune chance d'en faire autant. Il me dit qu’heureusement, parce que si tout le monde faisait des pipes, ça deviendrait tout de même un peu compliqué. Je les laisse parler boutique.

rheinbach pipe show 2010

Martin a un joli badge

rheinbach pipe show 2010

Devant sa table

rheinbach pipe show 2010

Senatorov et Cherepanov

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Pipes de Roger Wallenstein

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Bertram Safferling

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et ses pipes

rheinbach pipe show 2010

Max Rimensi

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et ses pipes Il Duca

Un peu plus loin, nos belges sont en train de causer avec le pâtissier maison, pardon, le blender maison. On peut demander le mélange que l’on veut, il le prépare devant vous, et cinquante grammes sont offerts. Pierre est ravi du « Rattengift » qu’on lui a conseillé. Je vais voir le comptoir Stanwell, qui présente les dernières Bing. Il y a une très belle photo de Nanna Ivarsson, qui malheureusement n’est pas présente. Par contre, on peut y voir le prochain mélange de l’année de la maison Petersen. Cette fois, je ne vais pas rater l’occasion ! Je réclame au monsieur une boîte, il me répond que si c’est la première fois qu’elles sont présentées, elles ne seront en vente qu’au mois de septembre. J’essaie de détourner son attention en montrant du doigt le mur qu’il a dans le dos, en disant : oh tiens, il neige, il se retourne, mais pas assez longtemps pour que je puisse en faucher une. Par contre, il les met bien en ordre pour que je puisse les photographier. J’aurais dû lui dire que j’étais tout à fait d’accord pour ne prendre que la boite, et lui laisser le truc qu’ils mettent dedans.

Frank Stollenwerk est passé en touriste, et je vois un monsieur qui a une ressemblance frappante avec le Père Nöel : c’est Kaï Nielsen. Il y a aussi un rayon Mac Baren, mais pas de HH perique. Les deux gentils messieurs tiennent par contre à me faire sentir trois mélanges aussi saucés les uns que les autres. Aussi saucés que ceux qui sont proposés par le blender maison, de l’autre côté. Est-ce parce que les allemands apprécient tellement ces mélanges qu’ils utilisent des filtres, ou utilisent-ils des filtres parce qu’on leur propose en majorité ces mélanges ?

rheinbach pipe show 2010

François achète du sent bon

rheinbach pipe show 2010

Jan Kloucek et Michal Novak

rheinbach pipe show 2010

Le prochain mélange Petersen

rheinbach pipe show 2010

une Tsuge

Il y a toujours le rayon écume, toujours aussi désert, le rayon estate, toujours aussi calme, et quelques livres et accessoires. Voilà, nous parlions avec David des premières éditions auxquelles nous avions assisté, et de l’animation qui y régnait. Il est certain que c’est plus calme. Et il est dommage que des pipiers annoncés ne soient pas présents. Mais tout de même, quelle autre occasion avons-nous de pouvoir admirer autant de belles pipes, et d’échanger avec des pipiers heureux d’être pipiers ?

rheinbach pipe show 2010

Kaï Nielsen

rheinbach pipe show 2010

Moritz

rheinbach pipe show 2010

Jürgen Moritz et David

rheinbach pipe show 2010

Reiner Thilo

rheinbach pipe show 2010

Jeppesen

rheinbach pipe show 2010

Reichert

rheinbach pipe show 2010

Reichert

rheinbach pipe show 2010

Tao

Il est temps d’une pause, l’après-midi se termine, François Rizzi me montre un appareil photo qui fait tout, tout seul, c’est exactement ce qu’il me faudrait. La colonie belge prend le départ, nous faisons encore quelques tours de piste, puis nous nous décidons à demander à Achim de nous donner les noms des hôtels qu’il connait dans le coin. L’un d’eux semble rappeler quelque chose à François C. , et nous partons donc encore une fois à l’aventure. Le deuxième hôtel était le bon. Bien sûr, j’ai une chambre non-fumeur. Un peu rafraichis, nous repartons en direction du magasin d’Achim. Les premières bouteilles sont déjà bien entamées. Très gentiment, on nous fait place. Achim me reparle d’un pipe-show en France. Un monsieur vient s’asseoir à côté de moi, au regard dur, mais qui s’éclaire quand Achim nous présente : c’est Willy Albrecht, que je félicite pour ses très belles photos. Je regrette qu’on ne puisse agrandir plus les photos qu’il fait pour le site d’Achim. Et je ne peux m’empêcher d’aller jeter un œil au magasin. David, Anaïs et François m’y rejoignent, c’est un magasin comme l’on rêve d’en avoir à Paris. Des tabacs, encore des tabacs, plus quelques tabacs. Il y a même, c’est à noter, des pochettes de dix grammes, vendues un euro cinquante. Très bon moyen d’essayer des mélanges. Et puis les pipes ! Là aussi, un choix qui nous semble extravagant, et Achim nous avoue qu’il ne peut exposer toutes ses pièces. Je rêve d’être enfermé pour la nuit dans un endroit comme celui-là. Achim nous fait une très belle démonstration d’allumage avec un briquet du type lance-flamme, c’est très réussi, mais je crains de ne pas avoir le coup de main. Thierry Melan est expert dans cette pratique, mais il a l’avantage de pouvoir retaper ses pipes s’il y met le feu. Il faut nous quitter, nous nous promettons de repasser avant le départ. Mais pour l’heure, nous faisons nos adieux. Frank Axmacher semble me montrer quelque chose du doigt, derrière moi. Je me retourne, bêtement, parce que c’est ma Barbi qu’il veut voir.

rheinbach pipe show 2010

Des pipes ...

rheinbach pipe show 2010

plein de pipes ...

rheinbach pipe show 2010

et plein de tabacs !

Très bon dîner, avec cette curieuse idée de proposer un menu en langue allemande, que je connais trop peu. Je me retrouve avec une belle pièce de viande, agrémentée de brochettes de crevettes plantées dedans. Le lendemain, nous passons nous laisser tenter par quelques boites. Malheureusement, François, qui a fait une razzia, a l’idée de payer avec une carte bancaire. Pas de chance, la machine à carte, c’est Achim qui l’a emportée. Petit détour au pipe-show. Achim ne sait pas où elle est. Il la retrouve. Nous repassons au magasin, récupérer les tabacs, et je trouve très amusant de dire à François qu’il s’en voudra tout à l’heure, quand on arrivera trop tard pour mon train, à cause de ses boites. J’ai bien fait de ne pas insister, parce que malgré tous ses efforts, nous raterons effectivement mon train. Ca nous permet une dernière pause bretzel-bière, sauf pour Anaïs, qui persiste à avaler un truc d’une couleur bizarre. Il faut dire qu'elle a, pendant ces deux jours, supporté nos conversations et blablas avec une grande gentillesse et une grande patience.

Vivement l’année prochaine !

*Enfin si, je peux, mais en privé. Contactez-moi. Pour être sûr de votre bonne foi, pour être sûr que c’est vous, il suffira de faire la preuve de votre identité. Je propose le virement bancaire, ou le chèque. Le liquide est accepté aussi. Ainsi que les tickets restaurant. Mais chut.

rheinbach pipe show 2010

Joao Reis

rheinbach pipe show 2010

Reiner Thilo