Composition : Burley, Kentucky
A noter tout d’abord que ce commentaire de dégustation est particulier car il ne se base, pour ma part, que sur trois dégustations de ce tabac, soit bien moins que d’habitude, ceci dû à la rareté de l’Edgeworth sliced d’une part, et à la générosité de Jalil (tatuaje sur le forum Fumeurs de Pipes) d’autre part, qui nous a donné un échantillon d’une boîte datant de 2004 ouverte au dîner parisien de septembre 2013. Ceci étant précisé, la dégustation suit…
De beaux flakes épais et peu larges, nuancés de bruns sombres et de pointes beiges, dégagent une odeur de terre humide, de noix fraîche, d’agrume (orange) ainsi qu’une légère odeur de moisissure (champignon).
Les arômes sont très bien fondus et le burley délivre ses notes boisées, de noisette et de terre humide, avec une légère note sucrée ,sur les fruits secs, qui s’estompe malheureusement assez rapidement au fil des bouffées, au profit de quelques épices et d’un boisé de plus en plus sombre, charpenté et fort en arôme.
Le burley est austère, la fumée de plus en plus lourde tapisse le palais, sombre et légèrement amère, mais toujours équilibrée. L’ensemble est riche en arômes mais peu complexe. Les épices, sur l’aigre-doux, apportent toutefois un complément intéressant aux notes boisées, terreuses et de noix. Le tout ne manque pas de caractère mais la puissance nicotinique est tout à fait acceptable.
Plus la dégustation avance et plus la fumée se fait ronde et crémeuse en bouche. Le final est resserré sur des arômes terreux et sombres, torréfiés, riches et puissants, avec une surprenante note d’agrume qui enrichit le tout ; il est agréable bien que simple, roboratif.
C’est là sans conteste un tabac d’amateur de burley, le meilleur qu’il m’ait été donné de goûter à ce jour dans sa catégorie. Tout au long des dégustations, les arômes ont toujours été très fondus, privilège de l’âge, avec un ensemble très équilibré. Dommage qu’il soit si rare.
Points forts : arômes fondus et équilibrés, richesse et caractère, combustion, roboratif
Points faibles : manque de complexité, peu évolutif, rare
15/20
Le miel, la mie de pain, les épices, la résine de pin, le cuir, le pain d’épices. Tant d’arômes qui me chatouillent le nez avant même de sortir une allumette de sa boite.
Ce mélange est chaud, onctueux. La fumé est épaisse. Aux épices fins s’ajoute un univers sylvain, et l’association des deux fait penser à une forêt de résineux, sombre et profonde.
La qualité des feuilles ne fait pas de doutes.
La dégustation évolue lentement sans perdre en complexité. Une saveur terreuse approche pas à pas, tandis que des embruns floraux bercent le fumage, stagnant comme la fumée dans la pièce.
Bien que gagnant doucement en force, le fumage évolue peu. On pourrait attendre plus d’ originalité de ce duo Burley / Kentucky.
12/20
Avant toute chose, nous remercions Jalil pour sa générosité qui a permis cette dégustation. Nous tombons d’accord sur la rondeur, la richesse aromatique, le caractère sombre, boisé et terreux, ainsi que sur sa relative linéarité. En revanche, Simon ne perçoit pas d’austérité se dégageant du burley, et trouve a contrario une certaine complexité en ce mélange. Nous recommandons aux amateurs de burley de ne pas manquer une occasion de gouter l’Edgeworth Sliced.
Composition : latakia, orientaux turques, Black cavendish
Il se dégage de la boîte un fumé fort en arôme, très présent, gras, un côté fécal (bouse de vache) ainsi que des épices (cardamome).
Les premières bouffées sont piquantes. Le tabac est plutôt rêche et manque d’amplitude en bouche. On sent tout de suite que l’assise du mélange n’est pas basée sur des virginies, ce qui manque cruellement au mélange à mon goût. Le black cavendish est atone et n’apporte que très peu de rondeur et de gourmandise à l’ensemble.
Le tout est essentiellement fumé (feu de paille sèche), épicé (poivre noir), piquant. Il manque vraiment quelque chose pour me satisfaire, le tout est plat, manquant de relief. La force nicotinique est moyenne à élevée.
Le mélange tend vers plus de rondeur au fil du fumage, mais campe résolument sur ses positions : un fumé rêche, de la terre, du poivre noir, le piquant en retrait, et une note légèrement plus suave en arrière plan (vanille). Le tout est également plus corsé. A noter que la combustion n’est pas idéale.
Après la très légère évolution entre le premier et le deuxième tiers, la dernière partie de la pipe est linéaire, quoique plus sombre, comme l’on était en droit de s’y attendre au vue de la composition du mélange et de sa haute teneur en latakia.
Points forts : un mélange de caractère qui trouve son apogée au deuxième tiers, original
Points faibles : un latakia chypriote peu expressif et de qualité décevante, linéaire, une structure à revoir qui n’est pas à mon goût, un manque de richesse et de complexité
08/20
Au nez : un fumé très fort et gras, de la terre, du caoutchouc, et une odeur qui me rappelle un thé indien (Chai Masala).
Les premières bouffées sont douces, avec une touche vanillée et ce fumé grossier qui prend au nez.
L’absence de virginies est remarquable : le mélange est cru, sommaire. D’ un autre coté, il s’en dégage de nouvelles sensations intéressantes.
En oubliant ce bon équilibre entre latakia et orientaux, on a l’impression d’être plus proche de la fumée d’un cigare.
Plus tard, le sucré vanillé est remplacé par un boisé précieux et fin. Le black cavendish – de bonne qualité – équilibre les saveurs qui ne tardent pas à se corser et à s’assombrir (terre, sous-bois).
Le troisième tiers est moins évolutif, juste plus corsé, sombre, piquant et épicé.
Très original.
14/20
A l’évidence, la perception du tabac n’ est pas la même, et par conséquent notre appréciation diffère. L’absence de virginie et la composition du mélange impactent nos dégustations : il est très original et équilibré pour Simon et là réside l’essentiel de son intérêt. Au contraire, il est déséquilibré pour Charles, avec une composition à revoir (notamment due à l’absence des virginies) et un latakia à la qualité décevante.
Composition : virginies, cavendish, arôme de sirop d’érable
Au nez, du café, du sucre, du caramel au beurre salé, du chocolat au lait. Une vague idée de sirop d’érable, mais de loin… Engageant mais peu naturel.
Disons le tout de suite, le gros point fort de ce tabac réside dans sa room note particulièrement agréable pour les passifs se délectant des effluves sucrées, cacaotées et caramélisées.
Pour le fumeur, ce qui nous concerne donc bien plus directement, rien de tout cela ou presque. Le tout est léger et se prêterait plutôt à un fumage estival qu’automnal. L’aromatisation est écrasante et oblitère complètement l’expression naturelle des tabacs qui ne révèlent rien de leurs caractères. L’aromatisation délivre ainsi de la suavité, une légère rondeur, sur le caramel adjoint d’une pointe de café.
Puis les virginies se font plus acides, et quelques rares épices enrichissent la palette aromatique, sans rendre l’ensemble complexe. Le tout est d’une excessive simplicité et linéarité, mais reste agréable. La prégnance de l’aromatisation se réduit légèrement mais reste tenace. Le peu que l’on goûte des tabacs révèle une qualité moyenne et trop de jeunesse.
Au final, l’aromatisation suave et lourde est clairement en retrait, laissant place à un arôme sombre et fade qui manque totalement d’intérêt.
Voilà un tabac qui se fume mais ne se déguste pas, à bannir des soirée automnales contemplatives ou de détente dont il semble pourtant se destiner au vue de son nom et du dessin flatteur de la boîte.
Points forts : agréable pour l’entourage, gourmand
Points faibles : aromatisation trop marquée, tabacs atones, qualité des tabacs moyenne, linéaire voir ennuyeux, étiquette et nom trompeurs
07/20
On dit que fumer freine l’appétit, mais ce mélange, dès l’ouverture de la boite, fait exception : glace au café, caramel, léger chocolat au lait.
L’aromatisation, et particulièrement l’odeur de glace au café, reste après allumage, et cela à tel point qu’elle couvre toute l’expression des feuilles.
La fumée est timidement ronde, suave, légère.
Avec quelques efforts de concentration, il se dégage tout de même un arrière-goût de pain d’épice.
Le mélange, totalement linéaire, se renforce doucement tout au long du fumage, et les épices se font plus présents.
Notons également que l’odeur pour l’entourage est très agréable. C’est d’ailleurs là que réside l’intérêt de l’Automn Evening : il est gourmand. Ni complexe, ni profond ou évolutif. Juste gourmand, et c’est agréable.
07/20
L’intérêt de ce mélange réside dans la gourmandise de son aromatisation, dominante tout au long du fumage, et absolument pas dans la qualité des feuilles utilisées. L’aromatisation n’est pas ratée, ni vulgaire. Une fumée qui ravira votre entourage, mais peut-être pas vous …
Composition : virginie rouge
L'odeur vinaigrée typique des virginies de chez McClelland assaille d’emblée le nez, puis viennent un peu de fruits secs et un léger côté vineux.
Nulle trace de l’arôme de ketchup/vinaigre au fumage de ce red cake vieilli un an en cave, et c’est heureux.
En bouche, c’est doux, rond et sucré. Les arômes portent de suaves notes boisées, de fruits secs (pruneaux) et d’épices (cardamome), ainsi qu’une légère verdeur. Le tout est gourmand sans être écœurant, simple et efficace. La combustion est excellente.
Ce tabac a le goût de virginies rouges, ni plus, ni moins, mais de virginies rouges de qualité, riches en arômes.
Le tabac n’évolue pas, tout juste gagne- t-il un peu en puissance, au demeurant faible. A mon goût, cela manque de corps et de complexité. Mais le tout reste quand même très agréable, et malgré sa linéarité il n’est pas lassant.
Au final, les accents boisés et épicés se font plus prononcés, au détriment de la gourmandise des arômes fruités. Le tout est équilibré en bouche, entre le sucré et une belle acidité, agréable. Le tabac gagne un peu en corps et en rondeur, mais reste toujours léger, non rassasiant. Un coup de cœur.
Points forts : gourmand, riche, équilibré, combustion, rapport qualité-prix, tabac de qualité, accessible, bon tabac de tous les jours
Points faibles : linéaire, manque de corps, non roboratif, manque de complexité
15/20
En ouvrant un Mc Clelland, il ne faut pas être surpris de sentir une odeur de Ketchup. Mais ici elle n’est pas seule. Il y a du vinaigre blanc, des fruits secs, de la tomate séchée et un léger boisé.
On sent vite que le tabac est de qualité moyenne : il est rond, mais vide. Le ketchup n’est pas trop présent au fumage. Pour autant, c’est la seule véritable saveur du premier tiers.
Le cœur du fumage dévoile un léger boisé sans intérêt ni complexité.
Plus tard s’installe un boisé profond, de la terre et de légers épices. Ca y est, le fumage commence, mais il n’y a plus beaucoup de tabac dans le fourneau.
En définitive, ce virginie de Mc Clelland est très long à démarrer, et n’offre rien d’exceptionnel.
On peut le fumer toute l’année comme simple divertissement, mais en occupant son esprit à autre chose pour fuir l’ennui et l’impatience.
05/20
Nos deux avis sont clairement tranchés. Avons-nous fumé le même tabac ? Bien sûr que oui, mais c’est une question légitime à la lecture de nos dégustations. Un tel désaccord et un tel écart dans la notation est surprenant et difficile à expliquer. Voilà une illustration du mystère du fumage de la pipe…
Composition : black cavendish, virginies, Latakia chypriote, orientaux, arômes de fruits (citron) et de café
Un nez agréable et complexe, sur un fumé léger et délicat, de la noix, du miel, des abricots secs.
A l’allumage, une fumée riche et crémeuse, sombre, envahit le palais : chocolat noir, noisette, fumé léger, boisé (acajou), puis des épices, une note d’agrume et un léger piquant.
La complexité du départ se tarit bien vite et les notes aromatiques dominantes portent sur le chocolat noir, les abricots secs et le fumé du latakia. Le tout, bien que sombre en bouche, est gourmand. Nous sommes ici clairement en présence d’un cross-over blend.
Le tout fonctionne bien, et campe sur cette ligne aromatique jusqu’à la fin de la pipe ; l’ensemble est linéaire.
La fumée devient moins complexe au fil des bouffées, jusqu’à se restreindre à des arômes plus naturels au final, boisés et fumés, sans gourmandise aucune. C’est là sa seule évolution notable.
Le blender n’a pas eu la main lourde sur l’aromatisation, au demeurant de qualité, et les tabacs, eux même de bonne facture, s’expriment sans peine. Un tabac plaisant mais sans plus, qui donne l’impression de se chercher, hésitant, sans convaincre totalement. J’apprécie habituellement les cross-over blends, mais ce mélange me laisse une sensation floue.
Points forts : richesse, complexité du premier tiers, aromatisation réussie.
Points faibles : linéarité, caractère non défini du mélange, impression trouble et floue
12/20
Au nez : fumé de poisson, sel, vanille.
Que d’attentes pour un tel bouquet de feuilles de tabac !
Dans ses premières fumées, le mélange développe un arôme de biscotte grillée. La sauce est presque absente si on fait fi de ce léger café. Les virginies sont les plus bavards. On est surpris par la délicatesse des orientaux et du latakia.
Puis la biscotte grillée devient pain chaud, légèrement vanillé. La pipe chauffe uniformément.
La fumée est ronde. Des épices arrivent dont la puissance aromatique croît agréablement.
C’est là, au milieu du fumage, que le latakia s’exprime et s’équilibre avec les virginies, imperturbables.
Le tout augmente en puissance. Plus terreux, légèrement fumé et épicé, avec un subtil parfum d’écorce d’orange.
Il y a un léger déséquilibre dans la chimie des proportions. On serait en droit d’attendre des latakias et des orientaux plus de présence.
18/20
Même si les notes sont différentes, nos deux dégustations ne vont pas à l’opposé l’une de l’autre. Cet écart s’explique avant tout par une question de préférence personnelle. Alors que la structure n’est pas au gout de Charles, Simon ne voit pas de grands changements à réaliser pour atteindre un équilibre optimal.