Jean-Louis Bruguière

PROFESSION DE FOI DU 1er FUMEUR DE PIPE DE FRANCE 2005 Jean Louis BRUGUIERE

Courbes, droites, de différentes patines et nervures, dotée d'un fourneau soit généreux soit plus modeste, les différentes pipes élues siègent pieusement sur un bureau souvent encombré, dans un cendrier en cuivre offert par une autorité étrangère.

Toujours disponible, elles ont chacune une fonction particulière, non déterminées à l'avance, réactive à la qualité de l'instant, au contexte, à la pensée, à l'imaginaire.

Bourrer les pipes est une démarche, une gestuelle initiatique. Le choix même du tabac participe à cet instant privilégié.

Bien plus, les paquets de tabac circulent dans la section parmi les fumeurs de pipe. Ils sont - et leur partage - un trait d'union supplémentaire, les symboliques d'une symbiose fonctionnelle si nécessaire, les clés de toute notre efficience.

Puis, c'est l'allumage d'un tabac souvent humide et résistant à la flamme. Les volutes s'élèvent du fourneau encore froid, généreuses, odorantes et chatoyantes.

Une alchimie s'opère. La pipe se met à vivre, réchauffe, stimule l'esprit et l'imagination, celle qui débouchera sur l'action.

La pipe est avant tout un objet, un compagnon, un objet familier que l'on a choisi - ou qui nous a été offert - un objet que l'on a adopté, domestiqué et qui nous accompagne dans la réflexion ou l'effort. C'est surtout, un ami fidèle et disponible que l'on doit respecter et soigner. C'est en somme un témoin de mon caractère professionnel, un témoin de tous les instants y compris les plus confidentiels et d'une grande discrétion.

Jean Louis Bruguière

Un Juge d'exception

Né le 29 mai 1943 à Tours (Indre-et-Loire), Jean-Louis Bruguière est un juge français spécialisé dans la lutte anti-terrorisme.

Descendant d'une lignée de magistrat (sur onze générations), il est étudiant au Lycée Janson-de-Sailly à Paris, puis en Faculté de Droit où il obtient une Licence de droit public et participe à mai 68.

Il devient Juge d'instruction à Evreux puis à Paris, pour devenir en 76 Premier juge d'instruction et il s'attaque au proxénétisme (en particulier le réseau de Madame Claude) et est pour la première fois l'objet d'une protection policière.

Suite à la fusillade qui éclate rue des Rosiers en 82, il développe la lutte anti-terrorisme, sa cible : Action Directe.

En 83 il devient Premier vice-président du tribunal de grande instance et depuis 1986, il s'occupe de la division anti-terroriste du parquet de Paris.

Il a donné de nombreuses conférences sur le thème de la sécurité intérieure aussi bien en France qu'à l'Unafei (Onu) au Japon, aux Etats-Unis et au Canada.

L'ensemble de son action a été couronné par les décorations de Chevalier de la légion d'honneur et de l'ordre National du Mérite.