Dialogue avec mon bonhomme de neige

par Guillaume

21/12/09

Le temps était venu de la grande neige. Bien sur, les mots "grande neige", à Paris, feront sourire les montagnards, mais enfin, il avait neigé suffisamment pour orner ma courette d’une belle couche. Je passerai, si vous voulez bien, sur les descriptions de la première neige qui recouvre de son blanc manteau, etc. … d’autres ont décrit tout ça bien mieux que je ne saurais le faire.

On se fait toujours du souci, dans ces moments-là, pour les animaux, qui, il faut bien le dire, s’ils ont un peu plus de mal à trouver leur pitance, n’ont pas l’air d’y prêter attention plus que ça. J’ai chez moi un couple de merles, qui connaissent l’endroit depuis des années. Je devrais plutôt dire que des merles viennent régulièrement chez moi depuis des années. C’est à cause d’eux que je ne taille jamais ma vigne, parce que s’ils l’ignorent superbement à la belle saison, ils commencent à venir y jeter un œil début septembre, puis reviennent régulièrement. C’est que le beau grain de raisin ne les intéresse pas, ils attendent que la grappe se dessèche. Quand cela ressemble à du raisin sec, ils reviennent tous les jours.

Je m’étais attardé ce jour-là à suivre leurs traces dans la neige, et c’est là que j’ai eu un petit choc. Bien sur, vous me direz que rien ne sert de s’affoler si on se trouve face à face avec un bonhomme de neige – sauf bien sur si l’on s’est abreuvé de films d’horreur de troisième zone, ou qu’on a mangé trop d’allo-ouine étant enfant. Il est de fait que si j’avais fait ce bonhomme de neige de mes mains, je n’aurais eu aucune surprise. Je peux être distrait, bien sur, mais ça me serait vite revenu. Seulement, je n’y étais pour rien.

Bien sur, j’ai pensé que c’était une belle blague à faire que d’escalader un mur assez haut, pour atterrir dans un petit jardin, y faire vite fait bien fait un bonhomme de neige, et repartir comme si de rien n’était. Bien sur. Mais enfin, je n’y croyais pas trop. Je connais un ou deux grands enfants que l’idée enchanterait, mais je ne crois pas qu’ils pousseraient jusqu’à se déplacer chez moi pour ça. Et puis je ne les voyais pas faire le mur – surtout le mien. Puis, surtout, il n’y avait aucunes autres traces que celles des oiseaux. Et j’avais beau peser la question, le bonhomme était toujours là. J’ajouterais même qu’il me regardait en souriant.

Je rentrai chez moi, et retrouvai ma mère dans ses appartements (cette phrase vous a un petit je ne sais quoi de chic !).

- Maman, note bien que je te pose la question au cas où, est-ce que c’est toi qui t’es amusée à faire ce bonhomme de neige dans la cour ?
- Quel bonhomme de neige ?
- Celui qui est dans la cour
- Attends … il n’y a rien dans la cour !
- Non, Maman, l’autre cour, sur la rue (là, je donne vraiment l’impression d’habiter un hôtel particulier. C’est particulier, mais ça n’a rien d’un hôtel)

Enfin ma mère vint voir.

- Il est très beau ce bonhomme
- Oui, oui bien sur, mais enfin je m’en fiche, je veux savoir si c’est toi qui l’a fait ?
- Laisse-moi réfléchir … Non ! Bon, je retourne à mon pot-au-feu.

Avez-vous noté que ma mère n’a paru à aucun moment surprise de la chose ? J’aurais bien aimé pouvoir le prendre aussi tranquillement. Bon, respirons un bon coup, rallumons notre pipe, parce qu’il fait frisquet, et ressortons.

Le bonhomme était toujours là. Comme j’en faisais le tour, et que, bêtement, j’y portais la main pour vérifier la réalité de la chose, j’eus mon deuxième petit choc de la matinée. Enfin, pour être précis, un peu plus costaud, le choc. Je me retournais vivement : personne ! Et pourtant, quelqu’un avait bien dit : "Dites-donc, arrêtez-vous là, un peu plus et vous allez devenir familier !"

Je ne sais pas si c’est le froid, mais j’ai tremblé un petit peu, parce que le bonhomme ne souriait plus du tout. "Je vous prie de m’excuser" dis-je bêtement. "Tiens, c’est idiot, je parle à un bonhomme de neige". "Oui, et vous parlez tout haut".

Dites-moi, qu’auriez-vous fait à ma place ? Non, je vous le demande ?

Je me suis contenté de prendre l’air le plus dégagé possible, mais comme je n’en menais pas large, je dois bien l’avouer, j’ai répondu en reculant "Oui, c’est ça, et bien je vais vous laisser, maintenant, voilà, je vous embrasse, enfin non, je veux dire, à la prochaine, gasp".

Une fois la porte refermée, je tentai de m’accrocher à quelque chose de solide, comme ma rampe d’escalier, et je montai à l’étage. Prendre de la hauteur, comme disent les politiques. Mon escalier était réel. Les trois caisses avec les pinceaux et tout le matériel de bricolage que je dois utiliser depuis six mois, sur le palier, aussi. Ma porte, itou. Ma moquette, idem. La queue de mon chat, pareil. Le hurlement qu’il a poussé quand j’ai marché dessus était un vrai hurlement. Son crachat était vrai. Le saut en l’air que j’ai fait n’était pas élégant, mais vrai aussi. Bon, reprenons-nous.

Le plus simple était d’aller voir et j’ouvris la fenêtre.

- Dites, partez pas comme ça, je ne voulais pas vous déranger. Je crois que nous sommes partis du mauvais pied, tous les deux.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, je ne dirais pas que j’acceptais la chose, mais je commençais à m’y faire.

- Vous avez raison, pardon, j’ai eu un réflexe idiot.
- Oh, je vous comprends, vous savez, je sais bien que c’est surprenant. Dites-moi, je vois que vous fumez la pipe ?
- Oui, c’est exact.
- Parce que vous avez laissé tomber la votre, tout à l’heure. Je crois qu’elle n’a rien, mais il va falloir la laisser sécher quelques jours.
- Oh oui, flute, je descends tout de suite.
- Et si ça ne vous ennuyait pas trop, je ne serais pas contre une petite bouffarde ?
- Dans cette maison, les fumeurs de pipe sont les bienvenus, je vous apporte ça.
- C’est bien aimable de votre part
- Et tant que j’y suis, vous ne voulez pas une boisson chaude ? Ah non, suis-je bête ! J’arrive.

Comme on le sait, je n’ai chez moi que des pipes des bons faiseurs, mais du coup, ça m’ennuyait un peu de les sortir comme ça dehors, et de les prêter à un inconnu. Je me suis rabattu sur une maïs, j’ai pris une pochette de tabac suisse, qu’un ami m’a envoyé récemment. Qui dit Suisse, dit neige, et je pensais que l’attention le toucherait.

- Tenez, vous voulez que je vous la bourre ?
- Oui, et même si vous pouviez l’allumer ?
- Mais bien sur, c’est un mélange local, j’espère qu’il vous plaira. Bon, je vous la mets où ?
- Je porte à droite

Pendant que je ramassais ma pipe, la mettais soigneusement dans ma poche et m’en bourrais une autre, je pu constater qu’il tirait béatement de bonnes bouffées

- Ah, je vous remercie, ça fait longtemps, si vous saviez … puf, puf … Ah vraiment pour une fois, j’ai eu de la chance !
- Eh oui, on voit moins de fumeurs de pipe de nos jours.
- Eh bien oui, je croise bien quelques fois des fumeurs en forêt, mais l’espèce se fait rare. D’ailleurs je me méfie. Je ne sais pas ce qu’on raconte aux enfants, mais il y a deux ans, un brave père de famille m’avait prêté la sienne, et sa petite fille m’a crié "Tu fumes, tu vas puer comme Papa !" et elle m’a donné un coup de pied ! Le père s’est excusé, mais c’était difficile de l’entendre, avec cette petite morveuse qui criait "je vais le dire à Maman !"
- Vous pouvez être tranquille, je n’ai pas d’enfant, et si j’en avais, et qu’il se permette une réflexion de ce genre, ce serait une claque et au lit. D’ailleurs, après je le mettrais en pension.
- Pas de chien, non plus ?
- Non, juste un chat, mais elle n’apprécie pas la neige, et elle ne sort pas.
- Oh, les chats je les aime beaucoup, on s’apprécie, on communique … mais les chiens, pour nous, bonshommes de neige, c’est une plaie. Imaginez-vous, ils lèvent la patte, et … et après, on fait mauvais genre ! Dites, c’est mignon cette pipe, ça fait des années que je n’avais pas vu de pipe maïs
- Oui, c'est-à-dire, je ne voulais pas laisser une des miennes, avec l’humidité, vous comprenez …
- Ne vous excusez pas, surtout, si vous saviez ! Figurez-vous que voilà des années qu’on ne me met plus de pipe au bec, alors. La carotte, ça oui, parfois les yeux en charbon, mais ça aussi ça se perd. Bien sur, ce qu’on me donnait comme pipe, avant, ça n’était pas toujours très ragoûtant … Je suppose que les gens s’imaginent que pour un bête bonhomme de neige, la vieille pipe du pépé suffira … Celle-là, elle me rappelle un séjour dans le Missouri, la neige là-bas, c’est quelque chose !
- Dites, j’y pense, à l’instant, mais figurez-vous que je connais quelques fumeurs de pipe qui seraient contents d’avoir votre photo ? Ca vous ennuierait si je prenais quelques clichés, tout à l’heure ?
- Non, bien sur, d’ailleurs je prends très bien la pose
- Et même, une petite vidéo ?
- Ca ça m’ennuie un peu plus, voyez-vous … je ne crois pas que ça serait une bonne idée … ça ne rendrait pas vraiment …
- Oui, mais si vous parlez ?
- On croira à un trucage
- Oui, il y a des gens qui voient des trucages partout …
- Mais allons-y pour la photo

A ce moment, ma mère ouvrit la fenêtre :

- A table !
- Bon, je vais vous laisser, je ne serai pas long
- Faites donc
- Ne m’en veuillez pas, monsieur, je ne vous propose pas d’entrer, c’est à cause des tapis. Guillaume, propose donc un bon café chaud à ton ami !
- Non, Maman, pas une boisson chaude, voyons !
- Une verveine, alors ?
- Maman, ferme la fenêtre, tu vas prendre froid.

Je dois dire que nous avons expédié le repas, et que je suis revenu bien vite. Ca n’était pas un jour ordinaire.

- Me revoilà, dites, c’est idiot, la batterie de mon appareil photo est déchargée, alors ce sera pour demain.
- Pas de soucis. Dites-moi, en voilà une belle pipe ! Vous en avez de la chance !

Et il poussa un gros soupir. Vous n’avez jamais entendu un bonhomme de neige soupirer, il n’y a rien de plus triste.

- Ecoutez, je vais vous la faire essayer
- Oh non, je n’oserai pas, une si jolie pipe
- Mais si voyons, pas de timidité entre nous maintenant. Tenez, allez-y, je vais m’en chercher une autre.

Le temps de monter à l’étage, je trouvai mon chat devant la fenêtre, l’air fasciné. Il entendait, comme moi, le bonhomme l’appeler "Minou, minou". Il miaula, puis resta à regarder le bonhomme, les yeux mi-clos. Vous me direz que j’aurais pu ouvrir la fenêtre, mais vraiment il faisait froid.

- Votre chat se plait bien chez vous.
- Comment le savez-vous ?
- Je vous l’ai dit, avec les chats on peut communiquer. Tenez, elle me demande de vous rappeler que l’heure c’est l’heure … et qu’il faudrait voir à ne pas être en retard cette fois-ci, pour le dîner
- Ecoutez, soyez patient, depuis ce matin je passe de surprise en surprise ! Alors expliquez-moi bien gentiment comment mon chat a pu vous dire ça, je n’ai rien entendu
- Bien sur, je n’ai pas dit que je parlais avec les chats, j’ai dit qu’avec eux, on pouvait communiquer, je ne sais pas si vous saisissez la nuance … C’est d’ailleurs rare que cela marche avec les humains, ils sont moins réceptifs que nous. Tenez, par exemple, le soir, elle vient vous retrouver, et vous regarde fixement ?
- Oui, tous les soirs, mais au bout d’un moment elle s’allonge sur le bureau, à l’endroit exact où j’entasse mes papiers importants.
- Bien sur, elle laisse tomber. Elle vous a fixé en se concentrant sur une idée fixe : donner manger – et elle sent bien que vous ne parvenez pas à la comprendre, elle se décourage. Tant que j’y suis, elle préfère les latakia. Cette pipe est vraiment délicieuse, vous en avez d’autres comme celle-là ?
- J’ai du malheureusement me débarrasser de beaucoup, mais il m’en reste quelques unes, et j’ai d’autres tabacs aussi. Ecoutez, profitez, je vous descends tout ça.

Devant toutes ces pipes, et tous ces tabacs, le bonhomme de neige parut enfler de plaisir.

- Oh, je me sens des envies orgiaques
- Ne vous rendez pas malade non plus, vous avez bien le temps
- On ne sait jamais vous savez, je peux m’évaporer, et puis après …
- Que se passe-t-il après ?
- Eh bien, après, je ne sais jamais où je vais revenir … sans ça vous pensez … mais non, on n’y peut rien, on se réveille, et on découvre un endroit … On ne choisit pas, comprenez-vous … Et puis, je suis condamné à l'immobilité ... Moi qui aurait tellement aimé faire des claquettes, ou danser le cha-cha-cha ! Tenez, avec toute la neige qu’ils ont là-bas, vous pensez bien que j’aimerais faire un petit séjour à Saint-Claude !
- Vous savez qu’il est toujours interdit de fumer dans les rues, par arrêté municipal, à Saint-Claude ?
- Déception ! Même là, je serais mal reçu ! Mais j’ai de beaux souvenirs, j’ai fumé en Italie, de belles pipes dorées, aux Etats-Unis, de belles pipes aux formidables sablages, en Allemagne, parfois des pipes à grosses tiges, au Danemark … ah, le Danemark … quels souvenirs, des gens charmants, accueillants … J’ai fumé des pipes eskimos, des pipes en terre, j’ai même fumé de ces pipes couleur de neige …
- Des écumes ?
- Oui, c’est ça, et puis des pipes en faïence, même des pipes en verre – mais bien sur, je préfère les pipes en bois – tous les bois, pour ça je ne suis pas regardant. Dans les Alpes, c’est fou le nombre de pipes en merisier que j’ai arborées.
- Dites, vous pourriez parler plus fort, il y a quelqu’un dans la rue qui laisse tourner son moteur, et j’ai du mal …
- Vous avez déjà essayé de faire du bruit en marchant dans la neige ? Et bien c’est pareil, je ne peux pas parler fort.
- Je vais me rapprocher si vous voulez bien. Et vous, vous avez une préférence, pour les tabacs ?
- Mon bon monsieur, figurez-vous que j’ai fumé avant même qu’on ne découvre le tabac. La pipe fait partie de la panoplie ancestrale du bonhomme de neige. Avant, je fumais des plantes, ça n’était d’ailleurs pas toujours si mauvais que ça. J’ai même assisté aux débuts du semois ! Les tous premiers plants, et un bel hiver. Mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans …
- On en trouve encore, beaucoup même
- Oui, mais méfions-nous des imitations. Et dites-moi, comment va le monde ?
- Il se réchauffe, à ce qu’on dit ?
- Est-ce que j’ai une tête de réchauffé !? C’est dou de bêbe ingroyable !
- Qu’est-ce qui vous arrive ?
- Rien, z’est ma garode qui vadigue …

Je revins bien sûr de suite avec une magnifique carotte toute neuve.

- Ah, merci ça va mieux, je respire ! Pour cette histoire de réchauffement, vous savez ce que veut dire "Groenland" ? La vallée verte ! C’est le petit nom que lui avait donné les Vikings quand ils avaient fait une descente par chez vous. Depuis, j’ai visité, mais croyez-moi, la neige là-bas, c’est récent … Réchauffement ... laissez-moi rire ! ... Huhuhu !
- Dites, ne m’en veuillez pas, mais on cause, on cause …
- Oui, c’est l’heure de manger pour votre chat
- D’une part, encore que j’ai bien envie de la faire attendre un peu pour la peine, mais je ne serai pas cruel, et puis je vais dîner aussi, et j’ai du travail
- Très bien, on se revoit demain
- Je vous laisse encore une pipe pour la nuit ?
- Oui, la petite maïs de tout à l’heure, ce sera parfait pour cette nuit
- Bon, et bien, bonne nuit … vous allez grossir, la météo prévoit des chutes de neige
- Vous croyez ?
- C’est ce qu’ils ont annoncé
- Revenez tôt demain, il faudra que je vous raconte comment j’ai fait découvrir la pipe au yéti ! Beaucoup de mal à l'allumage, avec ses poils partout !
- Vous n’allez pas me raconter que le yéti existe vraiment ??
- Eh ben, et moi … et les licornes ? Jusqu’en 1912, vos grands savants pensaient que le varan de komodo était une pure sornette, alors … vous en avez des choses à apprendre …
- Bon, eh bien, promis, je mets le réveil
- Bonne nuit

Je remontais vite donner sa pâtée au chat, grignotais un morceau, puis allais me remettre au travail. La chatte, bien calée, vint me retrouver sur le bureau, à sa place favorite en hiver, sous la lampe. Mais dès qu’elle entendit "Minou, minou", elle sauta du bureau, et vint se placer, autre bonne place, sur le radiateur juste devant la fenêtre. Elle ne s’occupa plus de moi.

La nuit vint, et j’allais me coucher. Un peu plus tard, la chatte vint me retrouver. Il ne fallut pas dix minutes pour que j’entende "Minou, minou !" mais cette fois elle semblait décidée à dormir. Et le bonhomme insistait "Minou, minouminouminou !". Ca ne pouvait pas durer comme ça. J’allais à la fenêtre, l’ouvris, le bonhomme resplendissait, non pas à cause de la lune, mais du réverbère.

- Bon, c’est bien gentil, mais faut dormir maintenant ! Allez, à demain !

J’entendis un faible "A demain", et retournai me coucher. J’avais un peu honte d’avoir grondé ce pauvre bonhomme, et j’eus du mal à dormir. Vers 4 heures du matin, la chatte se dirigea vers le salon, et je l’entendis miauler.

- On ne parle pas, on communique, maugréai-je, avant de tomber dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, j’avais mis le réveil, je me fis un bon café, remis la batterie de l’appareil photo en place, et descendis vite retrouver le bonhomme. Pour me faire pardonner, j’avais bourré de pipes les poches de mon manteau.

Mais la météo, comme souvent, s’était trompée. La neige avait fondu. Plus de bonhomme. Juste un petit tas de neige, et au milieu, une carotte, et une pipe …

J’ai été de très mauvaise humeur toute la journée. Et j'ai rangé la pipe. On ne sait jamais.