Joseph Martin - Vieux Bohan

vieux bohan joseph martin

En faisant un fumage à l'aveugle, difficile de ne pas comparer celui-ci avec la brumeuse de Manil. Même caractère, venant du même terroir, avec une coupe plus ou moins équivalente.
Au nez, l'échantillon est bien moins acide, cette sauce sauvage qui saute au visage de la brumeuse n'est pas présente. Il est plus terreux, comme la réserve du patron en coupe moyenne. Odeur légère dans une petite salle, anodine. Se brûle d'un seul trait sans problème, mais bizarrement il m'est venu légèrement humide. Pour un gris, je me demande quelle sauce «à l'ancienne» est présente, ou alors c'est une spécialité postale.
En conclusion, c'est brut et sans déodorant. Il fallait s'y attendre. Aucune subtilité d'un mélange à ne plus savoir où mettre la langue.(lbs)

La premiere chose qui m'avait marque moi aussi lorsque je l'ai goute pour la premiere fois, c'est son humidite. Moins brut que le Manil, plus terreux mais aussi plus odorant. Le fumage ne pose pas de problemes particuliers. Quant au gout, pour ma part on est proche du cigare et c'est fort agreable. Le gout n'evolue guere au cours du fumage et ce tabac n'est jamais fort bien que viril. Je le prefere apres un bon repas, pose au calme ou avec un bon verre de Casamayor ( vin Chilien). Ma conclusion est que je trouve ce Vieux Bohan fort agreable, gouteux et different de tout ce que je connaissais jusqu'alors. Je lui prefere toutefois la Brumeuse pour son cote rapeux et brut qui m'ont conquis. (jackalternat)

Au nez on plonge dans une etable.
Je le trouve trop humide tel quel donc un peut de seche ne lui fait pas de mal.
Ca s'allume facilement et ce fume posement.
Je ne suis pas un grand fan de semois donc pour moi je ne vois pas de difference avec le Manil.
C'est terreux et rustique, ca sent le cigare.
Et j'y retrouve meme le mint after taste ;-)
du semois pur et dur (tatuaje)

Pour cadrer un peu la situation, je fume régulièrement des tabacs bruns, essentiellement du Réserve du Patron de Manil et du Caporal Export.
En Semois, je connais aussi Le Vallée du Mont d'Or de JP Couvert et La Brumeuse de Vincent Manil. J'ai en stock ces 4 tabacs.
Mon préféré est et restera pour le moment, la Réserve du Patron.
Mon avis suite à ce test, ne peut se faire sans comparaison aux autres Semois que je connais, désolé.
Mon échantillon de Vieux Bohan est arrivé à peine plus humide que ce que j'ai l'habitude en matière de Semois. Lorsque je l'ai fumé, il était un peu plus sec, mais pas cassant.
La coupe est "grosse", pas autant que la Vallée du Mont d'Or, mais un poil de plus que La Brumeuse.
La couleur est comparable à ce que l'on appelle "maduro" en parlant de cigare ou à un cigarillos brésilien, c'est un brun foncé, mais qui présente quelques nuances. Il est légèrement brillant, un peu caramélisé, ce qui me fait penser à une torréfaction plus intense que ceux de Manil, qui sont bien plus clairs.
Au nez, je sens la paille dans l'étable et non le foin séché comme chez Manil. Pas d'odeur de sous-bois à la fin de l'automne, aux feuilles d'arbre en décomposition non plus. Par contre, il y a quelque chose de musqué. J'ai élevé des furets il y a quelques années et l'odeur "sauvage" que dégage leur pelage est assez proche de ce que je perçois en arrière fond. J'aime cette odeur.
Au fumage, j'ai plus de mal à faire des descriptions précises, manque de métier. L'allumage ne laisse aucun doute sur le terroir d'origine, c'est du Semois.
Il faudra le fumer "piano, piano" pour le laisser s'exprimer. Puis les premières minutes deviennent austère, j'ai plus de mal à retrouver le parfum habituel (pour moi) d'un Semois. Dans un second temps se mêle à cette rusticité le parfum d'un bouquet séché de fleurs des champs, comme dans La Brumeuse, mais en plus champêtre. J'entends par là, qu'il manque "l'humus" présent dans la Brumeuse, ce côté "sous-bois", champignon...
La moitié du bol me donne quelques minutes des notes légèrement sucrées qui ne sont pas là pour me déplaire. Elles s'atténuent lorsqu'arrive la fin de ma pipe, ce que l'on peut appeler le dernier tiers et qui s'annonce par d'avantage de rusticité, d'âpreté.
Niveau nicotine, j'ai les mêmes sensations qu'en fumant la Brumeuse, malheureusement. C'est chargé. Je dois préciser que je fais un peu d'hypertension artérielle(traitée). Je sens la surcharge de nicotine par l'augmentation de la pression artérielle, le cœur bat plus fort; et si j'avais rempli le bol d'une Chimney, je sentirai probablement pointer un léger mal de tête. Il faut adopter un rythme de fumage très lent pour "maîtriser" un peu la charge nicotinique.
Ce phénomène n'est pas rédhibitoire, mais ce qui l'est d'avantage, c'est qu'il tape lui aussi sur l'estomac. Il vaut mieux le fumer après un bon repas, en ce qui me concerne et c'est aussi pour cela que je ne fume pas trop souvent La Brumeuse, que j'apprécie pourtant.
Un point négatif, il me laisse l'arrière gorge asséchée.
La combustion est bonne, à condition de jouer du "tasse braise" au bon moment. Je n'ai pas eu besoin de rallumer ma pipe.
Les cendres sont fines et volatiles, comme un Semois... (ChrisHarps)

Il me faut avant tout préciser que ce tabac brun est une première pour moi qui ne fume que du VA (mc clelland surtout) et du Bob's chocolate flake.
Je dois avouer que j'appréhendais un petit peu : je craignais la rudesse et la puissance du tabac brun.
À l'ouverture j'ai été servi : une forte odeur d'étable et de terre émanait des bruns coupés moyennement. Le bourrage s'est avéré facile ainsi que l'allumage, le tabac n'étant pas trop humide.
Les premières bouffées ont failli me faire lâcher ma pipe. Une fumée acre et amoniaquée vint décaper ma gorge. Je ne me décourageai pas pour autant. En fumant plus calmement l'amoniaque s'est peu à peu estompé pour laisser place à des arômes de cigare et de vanille plutôt agréables.
Ce qui est très appréciable par ailleurs c'est que ce tabac reste constant tout au long du bol, il ne se "durcit" pas passée la moitié. En revanche, dès que l'on tire un peu fort, la punition est immédiate. Ces impressions premières ont été confirmées par les deux bols suivants, bien que je sois parvenu à le maîtriser (et donc à l'apprécier) davantage en fumant très lentement.
Pour conclure, je ne suis guère convaincu, et croyez bien que cela m'attriste, par ce premier essai. Ce tabac, malgré des arômes agréables — quand on sait les faire naître— demeure trop fort et trop typé pour mon palet fragile et inexpérimenté.
Je ne m'interdis pas toutefois d'y revenir plus tard, quand je serai grand—pétuneur. ;-) (harry james)

Je connaissait la brumeuse, mais n'avais jamais eu l'occasion de goûter au vieux bohan. Comme la brumeuse est un tabac trop rustique pour moi et qu' Erwin présentait celui-ci comme plus fin et civilisé, l'expérience me tentait.
En ouvrant le paquet je découvre un tabac à grosse coupe (légèrement plus que la brumeuse) bien sec (contrairement à ce que certain d'entre vous semblent avoir reçu).
Le nez est une excellente surprise, j'y découvre des arômes de cigare, un côté toasté et velouté. Définitivement plus raffiné que le nez de foin et de clapier de la brumeuse - j'aime bien le clapier, hein, mais c'est plus champêtre.
J'ai fumé ce tabac dans 3 pipes, une écume, une bruyère et une corn-cob. Cette dernière est celle qui donne le plus de rondeur et de douceur à ce tabac me semble-t-il.
J'ai toujours beaucoup aimé les premières bouffées avec leur notes de cigare, de terre et un léger caramélisé. La fumée est assez complexe et intéressante.
Malheureusement pour moi, les kentucky et Burley ont la fâcheuse tendance à me râper la gorge. C'est le cas de celui-ci, mais pas de manière exagérée, je peux le fumer bien que ça retire une partie du plaisir.
Avec l'avancement du bol s'accumule irrémédiablement des notes amoniaquées, que je fume très lentement ou pas n'y change pas grand chose. Ce qui fait que pour moi ce tabac devient systématiquement infumable après 10-15 minutes… J'ai aussi essayé de le réhydrater, ce n'est guère mieux.
Dommage ! J'en apprécie les arômes et le nez très agréable, mais pas plus que la brumeuse je n'arrive à le fumer. (François C)

Je ne connaissais pas les Semois et ce fut une expérience: le goût terreux mâtiné de havanne avec des notes épicées et caramel furent une découverte des plus intéressante. je ne dit pas que j'en ferais mon tabac quotidien mais j'y reviendrai, ne serait-ce que pour découvrir d'autres Semois.
Plutôt brun que noir, odeur terreuse, de tabac brut un peu "foin" avec une touche de havane. Bourrage normal, combustion facile, arôme terreux avec des relents de havane. Goût âpre sans agressivité avec des pointes épicées et de caramel. Force entre moyenne et forte, neutre pour l'entourage.
Très sec à la réception, je l'ai divisé en deux portions: une que j'ai fumée tel quelle et l'autre que j'ai (un peu) réhydratée...
C'est vrai qu'il s'exprime mieux en version "sec". Le goût terreux avec des relents de havane laisse percer de-ci de-là des notes épicées "périquiennes" (...) et de sucre brûlé (caramel)
Une expérience très intéressante. Moi qui ne connaissais pas les Semois, cela m'incite à en essayer d'autres...
Note finale : 07/109 (bloodyoldchris)

J'ai reçu ce tabac relativement humide, mais j'étais grippé. Le temps de me remettre, et j'ai fumé mon échantillon de Vieux Bohan bien sec. A lire la dernière chronique Font-ils un tabac ?, ça semble avoir son importance sur nos perceptions, et donc pourrait expliquer des différences entre les témoignages ?
En approchant mon nez des brins tels que je les ai reçu, je sens... du tabac. Faible, comme description, je sais, mais ça ne m'évoque rien d'autre que les cigarettes que fumait mon père dans ma tendre enfance (souvenir probablement subjectif, mais je n'ai pas de moyen pour vérifier en ce moment). Je n'arrive pas à en tirer plus.
Bourrons donc une pipe pour en savoir davantage. Les bouffardes employées pour cet exercice ont toutes été fumées à la Brumeuse de M. Manil, seul Semois que je connaissais jusqu'à récemment. A l'allumage, je découvre une herbe un peu plus douce que sa sœur qui me sert de référence. Des notes terreuses, légèrement poivrées, mais avec un côté plus gourmand. C'est un parfum de pain grillé qui m'arrive en milieu de bouffée, avec quelques accents légèrement chocolatés. C'est très plaisant.
Au cours du fumage, on gagne en rusticité. Le grillé s'assombrit, tend vers le calciné. Le terreux prend de l'intensité et se décline en des notes poussiéreuses de vieux grenier. La grange, le foin apparaissent (voire par moments une impression de gazon, ainsi que la touche animale d'une écurie, mais là on joue sur des nuances subtiles du ressenti. Pour rester dans la subtilité, il m'a aussi semblé percevoir de manière fugace le côté beurré qu'on retrouve dans certains chardonnays bourguignons à quelques reprises). Je crois aussi ressentir ce qui est décrit plus haut comme ammoniaqué, même si le mot ne me serait pas venu spontanément à l'esprit.
La fin est plus corsée, apportant d'autres nuances de sous-bois humide et de feuille morte, mais aussi il me semble un parfum d'amandes et (plus légèrement) de noisettes. Dans une de mes pipes, les dernières minutes de tabac avaient un aspect fumé, m'évoquant plus un thé Lapsang Souchon qu'un latakia. La combustion de ce tabac s'est toujours très bien passée, nécessitant aucun rallumage indésiré et ne produisant pas (ou très peu) de jus. (Damien)

A l'ouverture du paquet, j'ai été frappé par l'élasticité des brins de tabac, celui-ci étant livré relativement humide.
Apres une quinzaine de jours en bocal, le tabac a séché un peu mais a conserve cette élasticité qui permet un bourrage aisé et surtout une vitesse de combustion plus lente.
Le tabac est très sombre, parsemé de brins clairs, et est haché gros, très gros, plus gros que La Brumeuse.
A l'odeur, on est dans le tabac d'homme, ca sent la campagne.
L'allumage se fait sans problème et la combustion, réguliere, ne me demande pas plus de rallumages qu'habituellement (j'ai tendance à garder la pipe au bec et à la laisser s'éteindre).
J'ai fumé ce tabac dans plusieurs pipes: quelques corncobs, dont une General, une Rattray's Collector, et quelques bruyères plus petites de Jean Lamy.
Mon expérience avec le Semois étant celui de Manil qui est très sec, j'avais pris l'habitude de fumer ce tabac dans de grosses pipes: la corncob General et la Rattray's, ces deux pipes donnent un très bon goût avec La Brumeuse et sont suffisamment grandes pour compenser la combustion rapide du Manil.
C'est donc naturellement avec celles-la que j'ai commencé, quelle erreur !
Je dois préciser ici, que je ne suis absolument pas d'accord avec la comparaison qui a été faite entre le goût du Vieux Bohan et le gout de La Brumeuse, à mon avis, mis à part qu'ils sont cultivés dans la même région, ces tabacs sont extrêmement différents, tant au goût qu'à l'odeur et à l'aspect.
Ces gros foyers qui se mariaient si bien avec les effluves torréfiées du Manil sont devenus barbants avec ce Vieux Bohan au goût plus sombre et prononcé, sans compter le kick nicotinique beaucoup plus présent.
Après ces deux essais, j'ai laissé reposer mes papilles quelques jours, avant de recommencer avec des pipes au format plus petit.
Dans une pipe plus petite, l'expérience était nettement plus agréable, ce qui m'avait paru comme lourd devenant prononcé, je commencais à pouvoir mieux déguster ce tabac.
Derrière le goût sombre et fort, je trouvais par moment une petite note florale ma foi pas désagréable du tout.
C'est un tabac qui goûte le tabac. C'est probablement un tabac que j'aurais beaucoup apprécié après une journee de travail dans mon précédent métier, après une journée dehors et une activite physique assez intense.
Je l'apprécie nettement moins maintenant que je travaille derrière un bureau.
Pour moi, le Vieux Bohan est un tabac d'automne, pour les promenades en forêt par temps humide alors que j'apprécie La Brumeuse par temps plus chaud, assis à l'ombre, en fin de journée.
Au final, je ne suis pas un grand fumeur de tabacs bruns.
J'ai commencé par les mixtures anglaises et je fume aujourd'hui surtout des Va, des VaPer et des mélanges contenant du Bur ou du Ken.
Le Semois, je le fume surtout en cigarillos (notamment les Verlaine de Manil qui sont délicieux).
Dans ma pipe, le Semois est une friandise occasionnelle, un changement de rythme et, dans ce cadre, je préfère nettement la subtilité et les arômes torréfiés du Manil au goût fort et prononcé du Vieux Bohan.
C'est une question de goût personnel, le tabac de M.Martin étant d'aussi bonne qualité que celui de M.Manil. (AlexAb)

Joseph Martin Semois