Je me suis trouvé opiner du bonnet tout au long de l'article sur les pipes Moretti, récemment écrit par Joseph Hornsby dans le Pipe Collector. J'ai possédé et fumé beaucoup de pipes Moretti depuis qu'on me les a présentées en 1999, et j'ai été uniformément satisfait de l'exécution et de la qualité que le pipier Marco Biagini fournit à des prix très raisonnables. En plus des détails tels que le séchage à l'air de sa bruyère calabraise pendant 10 ans ou plus, qu'il fait 1000 pipes par an, et d'autres particularités tellement bien relatées par M. Hornsby, voici quelques points que je voudrais encore ajouter.

Marco m'a dit qu'il aime acheter autant de blocs classés magnum qu'il peut se le permettre. Ceci veut dire approximativement 100 par an. Il aime faire des pipes géantes, et elles sont aisément observables sur son site Web, www.pipemoretti.com. Beaucoup de ces dernières finissent rustiquées ou partiellement rustiquées en raison de défauts dans la bruyère, et Marco vend ces pipes pour le prix remarquablement bas de $60 sur son site Web. Selon mon expérience, il n'y a aucune meilleure affaire pour des pipes classées magnum ou rustiquées, où que ce soit. Bien que les coûts d'expédition depuis l'Italie doivent encore être ajoutés au coût, ces pipes restent très abordables.

Il y a quelques autres détails que je voudrais mentionner. Les tuyaux de Marco sont en lucite mais, sur demande, il en fera en un ébonite pour une pipe. Marco semble être très intéressé à s'assurer que ses pipes passent le test de la chenillette, spécialement ces dernières années. J'ai eu plusieurs magnum full- bents de Moretti qui passent le test sans problème, sans aucune torsion ou tour. Marco m'a dit qu'il considère ceci comme étant un aspect très important de la fabrication de pipe, et je suis entièrement d'accord. J'ai noté que certaines marques à $1000+ ne sont pas confrontées à ce test, et beaucoup de telles pipes ne permettent à une chenillette de passer qu'au prix de contorsions et de gymnastique. Il n'y a aucune excuse pour cette inadvertance dans la fabrication de pipe.

Un aspect curieux des pipes de Moretti est la surface des parois intérieurs de la chambre à tabac. Marco ne ponce ces derniers à fond, et on trouvera les parois intérieures tout à fait rugueuses. Ceci donne l'illusion d'un manque de détail et de finition et peut arrêter quelques collectionneurs américains. Cependant, c'est délibéré. J'ai interrogé Marco à ce sujet, et il dit qu'il considère une surface rugueuse comme idéale pour former un culot au plus tôt. De façon intéressante, j'ai possédé quelques pipes dont les parois intérieures étaient si lisses que la formation d'un culot était difficile dans ces pipes. Je ne crois pas en un culot épais, mais je crois qu'un minimum de culot semble être important dans le rodage une pipe. Il y a beaucoup d'opinions sur ce point. Quoi qu'il en soit, la plupart d'entre nous en sont arrivés à attendre des surfaces douces, soigneusement poncées ou enduites dans nos chambres à tabac, et Marco nous met au défi de reconsidérer cette vision des choses. En ce qui me concerne, après avoir fumé mes pipes Moretti plusieurs fois, les parois de la chambre ne sont plus évidentes, de toute façon.

Marco fait très attention à forer le trou d'ébauche, ou le trou d'air d'une pipe, centré et affleurant au fond de la cuvette. De nouveau, ce n'est pas toujours le cas avec toutes les pipes des grandes marques, même avec quelques catégories high grade beaucoup plus chères. Marco ne croit pas non plus en des chambres à tabac larges – càd avec un grand diamètre. La plupart des chambres de Marco mesurent bien autour de 22 mm. Lou Zisholz a fait quelques commentaires intéressants sur ce point dans le dernier numéro du Pipe Smoker's Ephemeris, dans le contexte des magnums de Dunhill et de BBB. Spécifiquement, Lou nous a indiqué que les chambres ayant un trop grand diamètre tendent à fournir une fumée pauvre. Dans l'ensemble, je suis d'accord avec Lou, bien que je veuille expérimenter ceci encore un peu. Néanmoins, Marco Biagini m'a dit qu'une chambre avec un diamètre de 20,6 à 22,2 mm contribue à une meilleure fumée. Nous pouvons discuter le pour et le contre de ce point, et il y en a beaucoup. Cependant, le point ici est que c'est la raison pour laquelle vous ne verrez normalement pas une chambre à tabac large et énorme, même dans une magnum de Moretti, bien qu'il y ait des exceptions. Après avoir dit cela, les fonds des chambres de Marco sont bien formés et favorisent la combustion du tabac jusqu'au fond de la cuvette.

Marco, à ma connaissance, n'emploie pas de mastic ou autre matière de remplissage. Cependant, vous verrez des sandpits dans plusieurs de ses pipes. Si les sandpits vous tracassent, alors inspectez soigneusement les pipes de Moretti avant d'acheter, parce qu'il peut y en avoir quelques-uns dans certaines pièces. Nous tous savons que les fabricants italiens ne sont pas aussi intéressés à enlever les sandpits que ne le sont les fabricants danois. Marco n'essaye pas de cacher les sandpits, mais il ne vend pas très chers non plus. Ainsi, on peut obtenir quelques pièces à très beau grain et lisses avec quelques sandpits pour aussi peu que 100$. Des pièces plus parfaites avec un beau grain coûtent plus cher, naturellement.

Pour parler du grain, Marco produit beaucoup des pipes bien grainées. Je possède actuellement 2 magnums de Moretti avec un grain droit incroyablement serré tout autour des cuvettes. Si c'étaient Castellos, elles coûteraient bien plus de 2500$. De même, j'ai récemment acquis une Moretti spectaculaire et véritablement colossale avec 360 degrés d'œil-de-perdrix serrés et denses sur une pipe presque exempte de sandpits. C'est toujours un spectacle de voir une pipe montrer un type de grain en rayon de soleil saisissant, typique d'une pipe ultra-rare avec des œil-de-perdrix sur 360 degrés. Mais sur cette Moretti, le schéma radial de grain s'étalait sur près de 10 cm de longueur, et l'œil-de-perdrix aparaissait tout autour de la pipe sur presque 10 cm de haut! Un coup d'œil à cette pièce et on reconnaît tout de suite la grande compétence de son fabricant.

Il vaut la peine de noter que Marco a l'admirable qualité d'être à l'écoute des retours de ses clients. Je sais qu'il a suivi le conseil de Tarek Manadily et de Tony Soderman, et il aussi patiemment écouté certaines de mes propres suggestions de détail. En conclusion, si je parais enthousiaste au sujet des pipes de Moretti, c'est parce qu'en effet, je le suis. Si le lecteur est intéressé, Marco a quelques pipes étonnantes sur son site Web, et, comme M. Hornsby, j'encourage les fumeurs de pipe à aller y jeter un oeil.