Lars-Göran Markunger - Gurra

Lars-Göran est né en 1960, il vit et travaille à Halmstad. Ce touche-à-tout a rénové une vieille maison pour en faire un atelier, et construit sur le même terrain sa maison.

Et pourtant rien ne le destinait à devenir pipier, puisqu'il a commencé comme artisan verrier. Il est d'ailleurs plutôt fumeur occasionnel de cigares, à l'inverse de son père, fumeur invétéré de pipes. C'est un article dans une revue française, sur une société pipière française, qui provoque le déclic chez lui, qui aime tant à travailler sur différents matériaux, le travail de l'ébonite et de la bruyère va le passionner.

Au même moment, un ami lui signale, sur la télé suédoise, une émission sur Bo Nordh. En le regardant, il imagine déjà comment il va travailler à ses premières pipes. Muni de ses deux premiers modèles, il se présente chez Bo Nordh, qui critique assez durement son travail, mais lui donne aussi beaucoup d'indications et de conseils. Lars-Göran rentre chez lui tête basse, mais une semaine plus tard, conscient du talent du garçon, et du fait qu'il a peut-être été un peu loin, Nordh le rappelle et lui demande de revenir lui présenter quelques pipes. Au second rendez-vous, Bo Nordh est satisfait au point qu'il lui demande de faire une douzaine de pipes, et de les envoyer à Per Billhäll, qui tient le magasin en ligne Scandpipes.

Enfin lancé, Lars-Göran installe son atelier, et, du fait qu'il n'est pas facile de se procurer le matériel nécessaire, va, comme bien d'autres pipiers, fabriquer lui-même ses propres outils. En attendant il se débrouille : lui manque-t-il un tour ? Il utilise celui d'un ami. Il n'a pas de machine de sablage ? Il se sert de l'appareil utilisé dans son ancien atelier de verrerie.

Son intérêt pour les matériaux les plus divers le pousse à employer de l'acier "Damas", fruit de deux types différents d'acier travaillés ensemble, puis plongés dans de l'acide chlorhydrique, ce qui lui donne cet aspect si particulier.

Pour ses bagues, il emploie de l'écorce de bouleau.

Teinter ses pipes, trouver la teinte adéquate, voilà la grande question. Et elle se pose de plus en plus, puisque certains produits employés auparavant sont désormais interdits pour des raisons environnementales. Là aussi la solution de Markunger est inhabituelle : il emploie un acide qui, posé sur la bruyère, reste incolore, mais se teinte dès qu'on le présente à un flux d'air chaud !

Pour grader sa production, il utilise un jeux de cartes, de 10 à l'as. Le Q, Queen, est le milieux de gamme. Il n'emploie pas de timbre en métal, mais une pointe à graver pour signer ses pipes. Et s'étant rendu compte qu'il lui faudrait faire de grandes pipes s'il voulait les signer de son nom complet, il a cherché jusqu'à ce que Per Billhäll lui conseille d'utiliser le diminutif dont on l'affublait déjà enfant, Gurra.