Michail Kyriazanos vit et travaille à Paros. C'est en 2010 qu'il commence à fumer la pipe, et en 2011 qu'il taille ses premières pièces, aidé par ses compatriotes pipiers. Ses formes préférées sont les billiards et les bulldogs, il y fume plus particulièrement des mélanges à base de virginie, virginie/perique, ou virginie/burley.
Motivé par son besoin de créer, la création de pipes est pour lui la synthèse entre la conception et l'artisanat. Quand il travaille dans sa boutique, Michail oublie tout le reste.
Si les formes classiques sont ses préférées, comme les billiards de Barling, les bulldogs de BBB ou les princes de Comoy, il apprécie aussi le nouvel apport de pipiers comme Paolo Becker ou Poul Ilsted.
Sa bruyère est toujours grecque, il s'approvisionne à deux sources, ce qui lui permet d'obtenir des ébauchons vieux de quatre à vingt-sept ans, qu'il va encore laisser sécher dans son atelier pendant huit à douze mois.
Pour ses tuyaux il n'emploie que l'ébonite, l'acrylique n'étant utilisé qu'en cas de demande particulière.
Pour les décorations, il se cantonne aux bagues en argent pour ses modèles classiques, et de bois exotiques, comme le zebrano, le wenge, ou la loupe pour des formes inspirées des modèles danois.
Il propose cent cinquante modèles par an, en lisse, rustiqué ou sablé, avec une préférence pour les modèles sablés. Il pense qu'un sablage peut changer le caractère d'une pipe, lui donnant un effet de vagues. Il ne peut imaginer quelque chose de plus beau qu'une billiard sablée, noire, avec des reflets rouges, et un tuyau en cumberland.
La plupart du temps, il conçoit la forme en la dessinant sur la bruyère, proède à une découpe à la scie à ruban, puis passe au tour pour les perçages, et, si possible, la mise en forme de base, puis termine la forme à la ponceuse avant de terminer par le polissage.
