Cédric Lefebvre

Cédric Lefebvre est né à Béthune, et vit désormais en famille à Houdain, dans le Pas-de-Calais. Cédric est arrivé à la pipe par des chemins de traverse. Fils de parents musiciens, né comme il le dit entre Pavarotti et Pink Floyd, il devient musicien à son tour, on pourrait presque dire homme-orchestre : guitariste, professeur de batterie, bassiste, contrebassiste, il touche aussi à la composition et l'enregistrement.

C'est presque par hasard, en juillet 2021, qu'il ressort d'un tiroir une BC Bora, fumée une vingtaine d'années plus tôt, avec de l'Amsterdamer, comme on fume une cigarette, et du coup remisée et oubliée. Bourrée et fumée plus convenablement, il y prend plaisir, et se renseigne sur la chose par le biais des réseaux sociaux. Il y découvre tout un monde.

Dorénavant possesseur d'une soixantaine de pipes, dont quelques Chacom, quelques BC et Ropp, il reste un "petit" fumeur, trois pipes par semaine, le temps de la détente, lui suffisent. Il est amateur de mélanges aromatisés, fruités, sucrés ou vanillés, de Blood Red Moon, du Taffy de la maison Vinche, mais aussi du Winslow n°1 par exemple, il préfère les fabriquer que les fumer.

Il s'achète quelques pipes d'occasion, pour essayer, qu'il rénove tout d'abord pour lui, et ensuite pour ses amis. Il en vend également sur internet. Il saute ensuite un premier pas et s'essaie à la réalisation. Après quelques essais, sa première "vraie" pipe est taillée dans un bois de cerf. C'est alors qu'il tombe sur un lot de vieilles têtes, de tuyaux et d'ébauchons, issus d'une ancienne usine Chacom, bruyère vieille, dure, et rouge. Il s'attelle à la tâche dans son petit atelier. Et c'est alors qu'il est contacté par Bruno Nuttens.

Bruno va d'abord le conseiller sur ses finitions, puis sur les bases de la création, et les conseils vont se transformer en cours. Outre son aide afin de se mettre à son compte, Cédric va passer une semaine de travail chez lui. S'ensuit une intronisation à la Confrérie des Maîtres Pipiers, de belles rencontres, et un atelier de plus en plus outillé qui s'agrandit.

Si Cédric est encore trop jeune dans le métier pour que leur influence se ressente -chaque chose en son temps-, il admire le travail de Bruno Nuttens bien sûr, mais aussi de Pierre Morel, de Tom Eltang, Guedi Nobili, ainsi que quelques pipiers italiens, américains et danois.

S'il utilise encore sa vieille bruyère rouge pour des essais, comme sa pipe fantôme visible sur son site, Cédric n'a pas encore de coupeur attitré, mais trouve à se fournir chez quelques fournisseurs en Grèce, en Italie, et chez quelques détaillants en Allemagne. Là aussi, Bruno lui a tendu la main, et proposé de prendre sa bruyère chez lui.

Ses tuyaux, faits main aujourd'hui, sont en acrylique pour ses possibilités décoratives, mais rien de tel qu'une ébonite allemande de qualité. Ses finitions sont en majorité lisses, outre son rusticage "morille", en attendant une sableuse. Comme signature, les trois points de suspension...

Partant soit d'une idée de forme, d'un croquis, soit influencé par l'ébauchon,et de plus en plus curieux de la qualité du veinage, tout commence par un dégrossissage, des perçages, la réalisation du tuyau, la finition de la forme et de l'ensemble. Encore jeune dans le métier, et considérant qu'il a tout à prouver, sachant aussi combien les réputations se font aussi vite qu'elles se défond dans les petits milieux, Cédric attache beaucoup d'importance aux détails, si on peut appeler "détails" les perçages, les jonctions tige-tuyau, la taille des lentilles en V, etc. ... Si le fait d'être méticuleux lui demande du temps, il souhaite qu'avec l'expérience viendra la rapidité. Il taille en moyenne trois pipes par semaine.