Gunnar Weber-Prada - TotemStar

Gunnar Weber-Prada vit et travaille à Los Angeles. Il se souvient encore avoir déclaré, à l'âge de dix ans, qu'il fumerait la pipe un jour. C'est en 2004 qu'il se lance, après avoir soigneusement étudié tout ce qu'il pouvait trouver sur les dangers de l'abus du tabac. Sa première pipe, une sous-marque de Savinelli, il la fait redécorer en rouge et noir par le vendeur de la boutique.

L'expérience le satisfait, d'autant plus qu'il veille à pratiquer avec modération. Il constate que bien des gens se retrouvent, dans des pipe-shows, des clubs, sur Internet, pour parler des joies que procure la pipe. Il constate aussi que la cigarette ne donne pas lieu à ces manifestations.

Sa seconde pipe est une maïs, qu'il réserve aux aromatiques. C'est avec la troisième, une pipe de Paul Perri, qu'il passe aux choses sérieuses. Cette pipe étant bien plus grande que la première, il se demande comment Perri a pu obtenir un tel résultat. Et il réalise ses premières tentatives.

C'est en les présentant au Pipe-Show de Chicago qu'il rencontre Lee Von Erck et Tom Eltang. Lee apprécie le travail et le bonhomme, et l'invite dans son atelier, pour approfondir ses connaissances. C'est en 2006, avec Lee, qu'il réalise ses premières sablées. Eltang lui explique comment le fait de forer après le travail de la forme permet d'obtenir le meilleur grain à partir d'un bloc. Et l'année suivante, Eltang, après un examen attentif des dernières réalisations de Gunnar, commentera : Ce sont de bonnes pipes. Vous avez l'œil. Vous pouvez être pipier.

Il présente aussi des pipes dont la tige est prolongée par de l'acrylique. Le tuyau en lui-même est de fait très court, la séparation étant notée par une fine bande rouge - encore le rouge et le noir, les couleurs préférées de Gunnar. Les tenons sont en delrin, de façon à pouvoir permettre d'ôter le tuyau même en cours de fumage, Gunnar considérant qu'il est ainsi plus facile de ranger ses pipes dans sa poche. Et depuis 2010, quand il n'emploie pas d'allonge en acrylique, ses mortaises sont doublées d'un tube en laiton. Il emploie des bois exotiques, le cocobolo ou le bambou, pour ses bagues.

Pour classer ses pipes, il utilise comme catégories, de façon croissante, le cuivre, l'argent, l'or et le platine. Les pipes, suivant leurs qualités respectives, affichent de un à trois points des ces métaux.

Gunnar a beaucoup voyagé, il est également photographe, designer, peintre, et réalisateur de films, notamment en Angleterre et en Chine. Il lui arrive encore de fumer de la lavande, de la camomille, ou du thé. Il a créé aussi des bourre-pipes en aluminium, cuivre, ou autre, et des râteliers en plexiglas, les Totem. Il a quelques pipes de plus, notamment des Dunhill, Celius et Comoy. Il porte généralement de grosses bottes noires, un kilt noir, et un tee-shirt qu'il a dessiné, sur lequel il a écrit : ne me jugez pas en fonction de votre ignorance.