Christophe Wolff est né en 1975 à Strasbourg, et s'installe en Moselle en 2022 avec sa compagne et ses enfants. C’est dans cette nouvelle demeure qu’il trouve l’espace nécessaire pour y créer son atelier. Fumeur de pipe depuis 2009, c'est d'abord sur le forum Fumeursdepipe qu'il trouve conseils et assistance. Il pousse l'intérêt plus loin en rénovant des pipes estates, aussi bien pour sa collection personnelle que pour les revendre. Ses pipes préférées sont pour la plupart issues de ce travail. Longtemps amateur de bruns, comme le Caporal export, les Semois de Couvert ou de Manil, et parfois d'un aromatique, ses préférences vont aux mélanges anglais, et notamment de ce que propose Hans Wiedemann avec ses Manyara, Asmara ou Karthoum. Il ne dédaigne pas non plus le Nightcap, l'Old Dublin ou le Mac Baren Plumcake.
Christophe, après une formation en mécanique générale, tournage et fraisage, et trente ans d'activité comme commercial, il caresse l'idée, à partir de 2015, de se lancer comme pipier. Ça n'est qu'en septembre 2022 qu'il passe aux choses sérieuses. Projet mûrement réfléchi, puisqu'il passe de longs mois à fouiller le Net, à visionner des vidéos de pipiers, à comprendre et comparer leurs méthodes, à observer leur matériel. Fait déterminant, une fois annoncé son projet, il reçoit l'aide et les conseils spontanés de Bruno Nuttens.
Esthétiquement, s'il est nourri par le travail des nombreux pipiers présents sur les réseaux sociaux, Christophe est de plus en plus influencé par la nature, les objets, l'architecture. Une fleur lui inspire la Gaya, un club de golf, la Club, un fossile la Nucleus. Il voit des pipes partout !
Il n'en oublie pas pour autant le travail de David Enrique, pour sa finesse, son raffinement, l'équilibre des formes et la qualité des finitions, Pierre Morel, pour son classicisme sans jamais verser dans une modernité tape à l'œil, ses finitions, ses choix de bagues et allonges, ses teintes, Love et Sara Geiger dont la production le fascine depuis longtemps, mais aussi Liu Zifeng, Roman Kovalev, Artem Shcherback, Sabina Santos, Yeti Pipes, Dirk Heinemann, Sergey Ailarov, Cermak Pipes, Walt Cannoy, Eagle Fang… et bien entendu, Bruno Nuttens !
Sa bruyère vient de diverses sources, grecque, et sèche d'une trentaine d'années, de vieux stocks sanclaudiens, ou d'Italie, indirectement ou directement du coupeur. Il a désormais la main sur trois à quatre cents plateaux et ébauchons, qu'il renouvelle régulièrement et laisse encore reposer de six mois à un an. Son morta vient de Biélorussie ou d'Ukraine, et il a également sous le coude quelques morceaux d'olivier ...
Pour ses tuyaux, ils sont en ébonite, allemand ou japonais, en cumberland allemand, ou en acrylique, parce qu'il aime travailler les trois, pour leurs avantages et leurs défauts respectifs. Il met surtout un point d'honneur à travailler l'épaisseur des lentilles, leur ouverture et leur finesse. Pour ses bagues, il emploie l'acrylique, le morta, le palmier, le buis ou l'olivier. Ses pipes sont bien souvent lisses, mais il reconnait un penchant pour le sablage.
Chaque pipe lui réclamant un ou deux jours de travail, Christophe pense pouvoir proposer entre cent cinquante et deux cent cinquante pipes par an. Ses perçages sont réalisés au tour, et de plus en plus, ses têtes de pipes sont entièrement taillées à main levée sur le lapidaire, sans oublier l'huile de coude et le papier de verre.
