Yosef Zehnder

Né en 1995 aux Etats-Unis, Yosef Zehnder a passé son enfance entre la Californie et sa patrie, la Suisse, où il a appris à parler français couramment à l’école. Et c’est dès son enfance en Suisse, entouré de fumeurs, que son attrait pour le tabac lui est venu.

Yosef a commencé à fumer la pipe en 2012, à l’âge de dix-sept ans. Quelques années plus tard, il a commencé à collectionner des pipes artisanales, pour y déguster ses mélanges préférés, composés de virginie ou de virginie/périque.

En 2019, il a commencé à modifier et vendre des pipes de maïs, puis il est passé à la finition des blocs en bruyère pré-percées. Cela l’a amené à se procurer de plus en plus d'outils, ce qui lui a permis enfin de créer des pipes entièrement faites main à partir de 2022. Comme beaucoup, il a appris en pêchant des informations sur le Net, en regardant des tutoriels sur Youtube et en participant au Pipemakers Forum. Très vite, il a compris que la meilleure façon de s’améliorer était de confronter son travail avec des artisans expérimentés. Jusqu’à présent, il a eu l’honneur de visiter les ateliers d’Abe Herbaugh, Kadesh Swanson, Matt Roussell et Robert Amundson. Il a beaucoup appris en observant certains de ces artisans et en leur posant des questions.

Yosef puise son inspiration à de nombreuses sources: la simplicité des maîtres Danois, la fluidité organique des Japonais, et enfin le classicisme anglo-français. Cependant, la création de pipes reste un passe-temps pour ce directeur commercial, qui veut continuer tout en gardant une liberté financière, et surtout une liberté d'esprit.

Sa bruyère vient principalement de Mimmo ou Manno, qu’il laisse reposer pendant six mois à deux ans, au gré de leur fraicheur. Ses tuyaux sont en ébonite de chez SEM ou NYH, traditionnellement noir, ou cumberland. Mais il propose également des tuyaux en acrylique ou en ébonite de couleur, de temps à autre, pour d’autres effets. Pour ses décorations, les matériaux naturels prévalent: bois exotiques, os et cornes d’animaux, pierres précieuses, métaux, etc.

Avec son installation actuelle, il fabrique entre douze et trente pipes par an, lisses ou rustiquées. Pour le sablage, cela viendra bientôt, une fois remis à neuf l’installation électrique. Sa préférence va cependant à la finition lisse, considérant que I’on perd beaucoup de la beauté du bois lorsqu'on guilloche ou qu'on sable.

Partant généralement d'une idée de forme, il cherche d’abord le bloc qui lui convient le mieux, à moins d’en choisir un au hasard et de laisser le grain dicter sa loi. Pour les formes classiques, il procède d’abord aux perçages, avant de façonner la forme au tour pour terminer au disque de ponçage. Pour les freehands, c'est l'inverse : travail de la forme au disque de ponçage, puis perçages au tour. Puis vient le travail sur le tuyau, perçage au tour puis ponçage. Finalement vient l’étape de finition, de teinture, d’huile et de polissage final.

À l’heure actuelle, il n’a pas de système de classement. C’est le nombre d’heures de travail et le grain qui dictent ses prix.