Le dessus du râtelier

2ème partie

GRC

GRC, c’est la marque de l’artisan américain Darius Christian. A l’époque, j’ai fait sa connaissance sur ASP. Il y jouait un double rôle. D’une part, il se plaisait à faire le pitre en intervenant dans maintes discussions frisant la masturbation verbale, avec des remarques absurdes concernant les lamas. Oui, les lamas. D’autre part, il était clair qu’il avait des convictions carrées qu’il défendait avec passion et verve. D’emblée, j’éprouvais pour cette grande gueule une profonde sympathie. Ensuite, j’ai appris à le connaître mieux, en privé. Sous ses airs de farfelu et de bagarreur, Darius cache une personnalité sensible et désarmante. Je l’aime bien, ce bougre.

Avant d’aborder ses pipes, il faut que vous sachiez qu’à cause de problèmes physiques, Darius a arrêté pendant presque deux ans ses activités. En 2007 il a refait surface, à mon grand bonheur.

Je possède sept GRC, trois d’avant ses années sabbatiques et quatre d’après. Si chacune d’elles me plaît et si je les fume toutes avec plaisir, je dois vous dire d’emblée qu’à mes yeux elles manquent parfois de grâce. Pour moi, Darius n’est pas exactement le plus fin des esthètes. Souvent ce je-ne-sais-quoi qui fait l’attrait des pipiers vraiment high grade, fait défaut à ses pipes. Elles ne sont pas moches, loin s’en faut, mais peut-être qu’il leur manque la vraie classe. Pareil pour ses tuyaux : ils sont confortables et bien faits, mais peut-être qu’ils pourraient être finis avec davantage de sens du détail. Je m’empresse d’ajouter à sa décharge que Darius souffre d’un handicap difficilement surmontable pour un artisan pipier : il a un sérieux problème de vue ; à un certain moment il était même menacé de cécité.

Par contre, sept excellentes fumeuses sur sept, c’est un palmarès qui ferait envie à des pipiers beaucoup plus prestigieux que lui. Et c’est justement là que réside la force de Christian : il aspire obsessivement à produire les meilleurs outils de fumage possibles. Pour cela, il n’emploie que du bois de qualité qu’il sèche soigneusement et qu’il soumet à un traitement secret. En outre, il veille à ce que chacune de ses pipes ait un passage d’air exécuté dans les règles de l’art.

Bref, pour le prix d’une Peterson ou d’une Savinelli de luxe, on peut s’offrir une pipe entièrement faite main par un perfectionniste qui n’a qu’une idée en tête : vous offrir un outil de fumage performant dont le goût ne vous décevra pas. Promis.

Howell, Jack

Pour moi, il n’y a pas de doute que Jack Howell doit nécessairement figurer dans cette petite liste. Mais que c’est difficile de choisir la pipe à mettre en avant ! J’en ai trois et franchement, chacune d’elles me plaît énormément. D’ailleurs mon cheptel howellien n’est certainement pas encore au grand complet. Bref, plutôt que de risquer de faire des injustices en sélectionnant une seule pipe, je préfère vous les présenter toutes les trois.

J’ai donc un faible pour les pipes de Jack, clarinettiste classique de son état. Il y a pour cela plusieurs raisons. Bien que dernièrement ses tarifs aient augmenté, Howell continue à présenter un excellent rapport qualité/prix : il vend à des prix concurrentiels des pipes qui requièrent souvent beaucoup de travail fastidieux. En outre, pas mal de ses pipes sont le résultat d’un sens esthétique tout personnel qui semble avoir tout pour me plaire. Ce que je trouve extraordinaire dans l’œuvre de Howell, c’est qu’il arrive à faire des petits chefs-d’œuvre originaux, sans que cet individualisme tombe dans le piège de l’ostentatoire ou de la prétention. Au contraire, quoique originales, ses pipes sont équilibrées et harmonieuses et se distinguent par des lignes pures et bien définies. Ensuite, et c’est chose plus rare qu’on ne le pense, à mon avis Howell maîtrise vraiment l’art de la teinture. Mes trois pipes arborent trois finitions complètement différentes et chacune est parfaitement nette, égale, profonde, réussie. Finalement, Jack fait des pipes confortables en bouche et au tirage facile et naturel, ce qui contribue à un excellent développement de la saveur. La egg et la apple sont dédiées aux mélanges à base de latakia syrien, la lovat virile et pourtant étonnamment élégante n’est fumée qu’avec du semois. Toutes trois restituent le goût du tabac avec précision et complexité. Rien à redire.

Il Ceppo

Mes sentiments envers la pipe faite en Italie sont plutôt mitigés. S’il m’est difficile de m’enthousiasmer, je dois admettre qu’en général les artisanales italiennes présentent un rapport qualité/prix plus que respectable. Ces pipes vous proposent souvent un grain fabuleux pour le prix demandé, elles font rarement la fine bouche quand on leur propose un partenaire tabagique et dès lors elles ne sont quasiment jamais désagréables à fumer. D’un autre côté, je n’ai que peu de compréhension pour leur systématique obsession pour les tuyaux en acrylique ; en outre, la tendance transalpine à produire des pipes volumineuses et lourdes m’exaspère parfois. Ce qui plus est, quand je parcours ma collection d’italiennes, je suis frappé par le fait que si, au niveau goût, je n’ai que rarement un reproche à leur faire, force m’est de constater qu’il y en a très peu qui sortent vraiment du lot par leur saveur extraordinaire.

N’empêche que la horn que voici m’impressionne à chaque fois que je la fume avec les mélanges anglais auxquels elle est dédiée. Son goût est absolument fantastique. Pourtant, au moment de l’achat, rien ne semblait l’y prédisposer, vu que dans une pipe au fourneau tellement incliné, le risque de surchauffe de la paroi supérieure et donc d’un fumage problématique est réel.

Je peux ajouter que sans atteindre, comme cette horn, le sublime, mes autres Il Ceppo confirment tout le bien que je pense de Franco Rossi.

Larsen, Jörn

Ce Larsen-ci n’est pas à confondre avec l’entreprise danoise W.O. Larsen. D’ailleurs, d’habitude cet artisan signe ses pipes simplement de son prénom. Jörn est ce qu’on appelle en anglais a pipe maker’s pipe maker : un pipier discret qui n’a pas atteint la stature de vedette, mais pour qui tous ses pairs éprouvent un respect sincère. Par ailleurs, quand on consulte les top 10 de pipiers favoris qu’on trouve ici et là sur le web, il est frappant que presque systématiquement Jörn figure dans les listes des vrais connaisseurs.

Jörn est un technicien terre à terre qui conçoit et fabrique lui-même tout son outillage. Il n’a aucunement l’allure d’un artiste pipier et il avoue franchement que pour la fabrication de ses pipes, il fait appel à des machines. Ses pipes ne sont donc pas entièrement faites à la main. C’est à se demander d’où lui vient alors sa réputation d’acier. Il n’y a pas de secret : élève appliqué de Jess Chonowitsch, il a appris le métier sous la tutelle d’un des plus grands. Ce n’est pas tout : Jörn emploie le même bois que Jess et le traite de la même façon. Voilà, tout s’explique.

Et c’est vrai : les deux Jörn que je vous présente, n’ont bien sûr ni la classe ni le confort de ma Chonowitsch, mais au niveau goût, elles n’ont rien à envier à leur cousine nettement plus prestigieuse. Par le passé, ma collection de Jörn était plus étendue, ce qui me permet de vous dire ceci : acheter une Jörn, c’est acquérir une pipe qui se fume comme un charme et qui produit un goût jamais décevant. Je vous le garantis.

Le Nuvole

Tous les pipiers vous le diront : une bruyère qui pue quand on la travaille, est bonne pour la poubelle. D’ailleurs j’avais mentionné ce constat qui m’avait été présenté comme une vérité absolue, dans un article publié dans le magazine The Pipe Collector. Mais voici que le toujours charmant et cordial Maurizio Tombari m’a contacté, à la lecture de mon article, pour me raconter une histoire extraordinaire.

Un jour, un commerçant avec qui Maurizio n’avait jamais fait affaires, lui propose un petit stock de bruyère dont il chante les louanges avec une évidente force de persuasion. Le pipier craque et il entrepose le bois pour le reposer. Arrive le jour où Maurizio décide de faire un premier essai avec cette bruyère. Il se met à l’œuvre et immédiatement son organe olfactif bat l’alarme : la puanteur qui se dégage de ce bois est à peine supportable. Il essaie un deuxième plateau. Même résultat. Furieux et maudissant l’arnaqueur qui lui avait vendu ce bois à chauffer, Maurizio décide de jeter le stock entier. Cependant, avant de prendre une décision aussi drastique, il se remet au boulot, endure l’odeur fétide et termine une pipe qu’il allume sans tarder. Bouche bée qu’il est : dès les premières bouffées, la pipe dégage une saveur délicieuse. Des essais supplémentaires avec d’autre plateaux du stock en question l’ont confirmé : voilà du bois qui pue et qui pourtant s’avère excellent. Comme quoi…

Je dois avouer que j’avais du mal à croire cette histoire. J’ai donc demandé à Maurizio s’il lui restait encore de ce bois pour me faire une pipe. Il m’a répondu qu’il n’en était pas sûr mais qu’il vérifierait. Quelques mois plus tard, au pipe show de Cuxhaven, voilà que j’aperçois Maurizio qui me regarde avec un grand sourire désarmant et qui me tend une pipe. Taillée dans ce fameux bois. Je l’ai bourrée et allumée et à cet instant même mon palais s’est enveloppé d’une fumée extraordinairement goûteuse. Promis juré.

Depuis, chacun des fumages de cette pipe a été une expérience profondément satisfaisante. Bref, Dame Bruyère se moque éperdument des vérités absolues.

Mänz, Cornelius

En ce moment mes cabinets contiennent six Mänz et, croyez-moi, il m’est impossible de faire un choix dans le cadre de cet article. Permettez-moi donc de vous parler de ce qui unit cette demi-douzaine de Mänz et de ce qui fait la grandeur de ce pipier vedette.

Toutes mes Mänz, je les trouve belles, fines, racées, gracieuses. Fils d’artiste, ex-designer de tissus, Cornelius se distingue par son sens esthétique inné et par son intuition sans faille de la ligne fluide et des proportions justes. Cette sensibilité de créateur est doublée d’une maîtrise technique fabuleuse et d’un perfectionnisme rien moins qu’obsessif. Ce n’est donc pas un hasard si désormais Mänz fait partie de l’Olympe pipier.

Quiconque est à la recherche d’une pipe qui combine deux vertus qui à première vue semblent paradoxales, se doit de s’offrir une Mänz. Je m’explique : de toutes les pipes qu’il m’est arrivé d’essayer au cours de 30 ans, ce sont celles de Cornelius qui avec constance sont équipées des becs les plus fins, discrets, confortables. Or, des becs ultrafins et ultraplats présentent deux dangers : d’une part, ils risquent de manquer de solidité, d’autre part, ils risquent de ne pas être assez ouverts. Mais voilà, les tuyaux de Mänz ne plient pas sous la dent et en plus, une grosse chenillette s’y glisse sans résistance. La quadrature du cercle résolue avec élégance et autorité.

Les pipes de Mänz constituent la preuve irréfutable qu’un humain doué, motivé et capable arrive à transcender la Nature. Tous ceux qui sont convaincus que les propriétés au fumage et la saveur d’une pipe sont avant tout déterminées par les caractéristiques individuelles du bloc de bruyère, devraient essayer les pipes de Cornelius. Quand je fume et compare mes six Mänz, ce qui me frappe, c’est leur similitude et leur constance. Or, je sais que mes pipes ont été taillées dans des plateaux de trois origines différentes. C’est cela, le pouvoir magique d’un pipier qui fait partie du gratin.

Millville

Voici une pipe XL faite main par Dennis Marshall, le fondateur de la marque londonienne. Cette dublin géante aux parois épaisses comme des murs de forteresse a été taillée dans une bruyère d’exception : malgré sa taille, la tête ne présente strictement aucune faille, aucun point de mastic, même pas un sandpit visible à l’œil nu. Etonnant.

Cette Millville, je l’ai obtenue grâce à un échange. C’est donc une estate. Quand j’ai commencé à nettoyer à l’alcool ses entrailles, elle m’a réservée une mauvaise surprise : pendant au moins une demi-heure des dizaines et des dizaines de tiges-coton sortaient de sa tige trempées d’une substance violette. Du jamais vu. Je craignais donc le pire, je la voyais déjà tout juste bonne à servir de bois à brûler. Il n’en était rien : sitôt propre et sèche, elle s’est mise à développer un goût du tonnerre. Depuis, elle n’a fait que confirmer ma première impression : l’intensité des saveurs y est à son comble, notamment avec les latakias.

Dommage que la transition entre la tige et le tuyau soit du boulot plutôt médiocre et que cette grosse bobonne vous casse la mâchoire. Mais qu’à cela ne tienne, ça reste une pipe qui m’impressionne à chaque fois que je la fume.

Moretti

Quand un pipier vous fait cadeau d’une pipe dont il vous garantit qu’elle sera exceptionnelle et qu’il ajoute l’avoir senti, je vous jure qu’on est impatient de la tester ! C’est exactement ce qui s’est passé avec cette semi-blowfish.

Au préalable, il faut savoir que les pipes de Marco Biagini sont célèbres pour leur goût jamais décevant. Ca ne doit pas étonner : Marco n’emploie que du bois de qualité qu’il repose dans son atelier pendant une quinzaine d’années. D’ailleurs je partagerai avec vous un petit secret : si vous saviez quels pipiers nettement plus huppés que Marco lui achètent de la bruyère, vous seriez vraiment surpris. Bref, au moment du premier allumage de mon cadeau, j’avais toutes les raisons de m’attendre à un fumage agréable et satisfaisant.

Pourtant, cette belle bruyère mise en valeur par une teinture toute naturelle à base d’algues, m’a stupéfait. Quelle ampleur des saveurs ! En effet de l’exceptionnel. De la pure volupté. Un orchestre symphonique.

Depuis que mon épouse a cassé le tuyau et que David Enrique m’en a fait un nouveau, cette pipe m’est encore plus chère. Désormais son confort égale l’intensité de ses saveurs. Merci, David et Marco.

Moritz, Jürgen

Je possède une pipe de cette star en herbe allemande que j’admire chaque fois que je la regarde. C’est une billiard droite avec la tige en bambou la plus fine que j’aie jamais vue. Un vrai tour de force. D’ailleurs, en examinant cette pipe, Trever Talbert m’a confié qu’il aurait peur de devoir percer cette tige-là. Toutefois, ce n’est pas de cette petite merveille que j’aimerais vous entretenir, mais d’une autre, ouvrage d’un miniaturiste.

12cm de long, elle a un fourneau de 3,5cm et elle pèse exactement 19 grammes. Sa forme est surprenante, son bec remarquablement confortable, sa flamme et sa teinture jolies comme tout. Mignonne, voilà ce qu’elle est. Mais ce qui la rend si irremplaçable à mes yeux, ce n’est pas cela. Cette naine est une géante. Aucune pipe de mon harem n’arrive mieux qu’elle à mettre en valeur cette herbe si capricieuse qu’est le Three Nuns. Fumez-la jeune et à coup sûr elle vous décevra. Et même après avoir mûri, les nonnes s’avèrent souvent tout sauf des filles faciles. A l’opposé des classiques mélanges VA/perique qui développent des saveurs de figues ou de raisins secs, le Three Nuns se distingue par une amertume certaine et par des notes clairement poivrées. Un tabac d’homme à la limite de l’écoeurant. Sous ses airs mignons, la petite Moritz cache une force de caractère rare qui lui permet non seulement de dompter l’herbe récalcitrante, mais même de la sublimer. Je vous assure que quiconque n’a jamais fumé du Three Nuns dans cette Moritz, n’a jamais percé le mystère de ce tabac difficile.

Negoita, Rolando

Il semblerait que j’entretienne avec l’œuvre de Rolando Negoita des rapports équivoques. D’un côté, je déborde d’enthousiasme devant tant de créativité, de sens du design et d’individualisme, de l’autre, j’ai parfois été déçu par des tuyaux un peu épais à mon goût et par une certaine fadeur des saveurs, par des promesses qui ne réussissaient pas à se concrétiser en bouche.

Heureusement, les splendides créations de Rolando ne m’ont pas toujours laissé sur ma faim. En vérité, une de mes Negoita est l’une de mes pipes favorites. C’est une pipe courte, maniable, facilement transportable dans quelque poche. Elle ne laisse pas indifférent avec sa forme inédite dont les lignes de la tige et du tuyau ne sont pas sans rappeler une tête de canard, et avec sa finition walnut, typiquement rolandienne. Avouez qu’elle a de la gueule, la petite.

Rolando Negoita
Rolando Negoita

Elle a tout ce qu’on est en droit d’attendre d’une bonne pipe : légère, elle se cale sans problèmes entre les dents ; sa respiration est posée et naturelle ; elle se met réellement au service des tabacs auxquels elle a été dédiée, en l’occurrence des mélanges balkan. Que souhaiter de plus ?

Nielsen, Bjarne

Dissipons d’emblée un malentendu : Bjarne Nielsen n’est pas un pipier. C’est le propriétaire d’une marque de pipes divisée en deux gammes bien distinctes : les Bjarne qui, malgré leur marquage hand made, sont en vérité des produits comparables aux Stanwell ou autres Savinelli, et les Bjarne Nielsen qui, elles, sont taillées à la main par des artisans danois. Anonymes, puisque leur nom n’est pas marqué. Ce n’est pourtant pas un secret d’Etat : le pipier-vedette qui taille les meilleures Bjarne Nielsen, c’est Phil Vigen, un artisan chevronné injustement méconnu qui faisait déjà partie de la première vague de talents scandinaves.

Si Phil Vigen n’a jamais atteint, comme ses collègues d’antan, la stature de star, il ne faut pas en conclure que le savoir-faire ou la créativité lui faisaient défaut. Absolument pas. La qualité de son ouvrage n’a rien à envier aux Danois à la réputation d’acier. Par contre, il paraît que son caractère peu sociable, pour ne pas dire farouche, l’a destiné à une carrière dans l’ombre. Formé chez Larsen sous la tutelle de Former, il a travaillé pour Svend Bang, puis pour la légendaire marque Pibe Dan, avant de vendre le plus clair de sa production à Bjarne Nielsen.

Regardez la pipe dont je voudrais vous entretenir et dites-moi : doit-elle rougir devant une Bang, une Hedegaard ou une Heeschen ? Moi, je vous dis que non. Elegante avec sa forme typiquement danoise, arborant une finition chatoyante qui met en exergue une flamme plus que respectable, équipée d’un tuyau confortable, elle a de la race. Incontestablement. Ajoutez à cela que cette pipe peu volumineuse et légère s’oublie en bouche et raffole de latakia et vous comprendrez qu’à mes yeux, c’est un petit bijou.